Celui qui jadis fût un redoutable opposant, s’apprête à briguer un 3ème mandat, à la magistrature suprême. Il a été désigné candidat au scrutin d’octobre prochain.
Alpha Condé, fils de Boké en Basse-Guinée est à la tête de la Guinée Conakry depuis l’an 2010. Les militants de son parti le RPG l’ont désigné pour la troisième fois consécutive candidat à la présidentielle d’octobre. C’était lors d’une convention électorale aux allures de plébiscite. Laissant encore le doute planer, il leur a dit : « Pour le moment je prends acte» Sous condition, il précise. « Si vous voulez que j’accepte votre proposition, il faudra faire en sorte que le RPG soit comme avant : un parti pour tous».
Alpha Condé, de l’ombre à la lumière
Il arrive au pouvoir en 2010, tambours battants, promettant d’éradiquer la corruption, et surtout ne plus laisser quelqu’un dans la rue. Aujourd’hui, il est accusé d’avoir plongé son pays dans la crise pour rester au pouvoir. S’il venait à briguer un troisième mandat, une partie de l’opposition réunie au sein du FN annonce des manifestations dans le pays. Certes, mais M Condé, 82 ans a bravé vent et marrées pour se hisser au top. De longues années d’opposition, en exil, la prison, puis condamné à mort caractérisent son parcours.
Condamné à mort
Il est né en 1938 à Boké en Basse-Guinée. A 15 ans, il s’envole pour la France où il fait des études en économie, sociologie, et droit. Il obtient un doctorat en droit public et débute une carrière d’enseignant. Militant étudiant, il est à la tête de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) dans les années 1960, et conteste le pouvoir de Sekou Touré. Ce dernier le fait arrêter le fait et condamner à mort par contumace en 1970.
Il rentre au pays en 1991, sept ans après le décès de Sékou Touré auquel a succédé l’officier Lansana Conté. Aux présidentielles de 1993 et 1998, teintés de défaillances, Condé est crédité de 27% et de 18% des voix. Son couronnement marque le retour du pouvoir aux civils et devrait signer la fin de plusieurs décennies de régime autoritaire et de domination de l’armée.