La semaine dernière a été marquée par l’enlèvement, puis l’assassinat d’un individu dans la localité. Il travaillait pour l’ONG Initiative communautaire pour le développement communautaire. Une attaque de trop pour l’Ocha.
Vendredi, 7 août, Christopher Tandjo, employé d’une organisation humanitaire a été tué à Batibo dans la région du Nord-Ouest au Cameroun. Le bureau des Nations-Unies de coordination des affaires humanitaires dans le pays (OCHA) l’a admis à travers un communiqué. Il avait été enlevé, à la même date dans son domicile, dira le directeur exécutif de l’ONG Initiative communautaire pour le développement communautaire (Cominsud).
Indignation des ONG
Ce meurtre est attribué aux mouvements séparatistes qui sèment la pagaille dans les deux régions anglophones du Cameroun depuis bientôt trois. D’après le directeur exécutif du Cominsud, Christopher Tandjo, de nationalité camerounaise a laissé des traces avant son décès « Ce que nous pouvons établir c’est qu’il a fait une vidéo dénonçant les abus des séparatistes, leur demandant de limiter les souffrances infligées aux populations », a expliqué Fon Nsoh.
La coordinatrice humanitaire par intérim au Cameroun, Mme Siti Batoul Oussein a condamné ce meurtre. « La violence contre les travailleurs humanitaires n’est en aucun cas acceptable. Elle compromet l’accès à l’aide dont les personnes touchées par la crise dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest ont grand besoin » a-t-elle soutenu.
Crimes en série
Le meurtre de Chistopher Tandjo survient un mois après celui d’un agent de santé communautaire dans la région du sud-ouest. OCHA qui se dit «scandalisé et attristé», reconnait que ce meurtre est le dernier d’une série d’attaques, d’extorsion et de harcèlement contre le personnel humanitaire dans les régions anglophones du sud-ouest et du nord-ouest du Cameroun.
Ces dernières semaines, la situation s’est envenimée quand l’Etat camerounais, soutenu par les évêques anglophones et le PNUD, ont lancé un vaste programme de reconstruction dans la zone. Les séparatistes y voient une prise de position des organisations internationales en faveur du gouvernement dans ce conflit qui dure depuis 2016.