Ces rapatriements débutent ce lundi 10 août, à raison de 80 personnes par semaine.
La pandémie du Coronavirus oblige. Dès ce lundi 10 août 2020, l’Italie va commencer à renvoyer dans leur pays des migrants tunisiens arrivés clandestinement dans le pays. Ces rapatriements commenceront à raison de 80 personnes par semaine en accord avec les autorités tunisiennes.
Plus de 4 000 Tunisiens ont rejoint l’Italie en un mois
Cette démarche intervient après que les autorités italiennes ont signalé l’arrivée massive de migrants tunisiens. Notamment après que la crise du Covid-19 ait touché de plein fouet l’économie tunisienne. Seulement au mois de juillet, plus de 4 000 Tunisiens ont rejoint les côtes italiennes.
Le 6 août dans un statut Facebook, le ministre des Affaires étrangères italien, Luigi Di Maio, a déclaré : la « Tunisie étant considérée comme un pays sûr et non un pays en guerre ». La Tunisie a annoncé une nouvelle stratégie sécuritaire avec les services de renseignements pour cibler d’avantage les réseaux de passeurs. Surtout dans la ville de Mahdia, l’un des principaux points de départ pour les candidats à l’exil. Entre le 6 au 8 août, les autorités ont arrêté près de 23 passeurs dans cette zone.
Plus d’une centaine d’arrestations tous les mois
Pratiquement tous les mois, plus d’une centaine d’arrestations sont réalisées et près d’une cinquantaine de tentatives d’immigration clandestine sont avortées. Ce sont des chiffres avancés par les autorités du pays.
En Italie, le nombre de migrants venant de Tunisie a été multiplié par 4 depuis le début de l’année 2020. Mais les chiffres pourraient être plus élevés. Car ils ne tiennent pas compte des arrivées spontanées qui ne sont pas toujours contrôlées par les autorités.
Pour la première fois depuis 2017, ce sont principalement des ressortissants tunisiens qui décident de quitter leur pays d’origine. Et, de manière indépendante dans la plupart des cas.
La proximité géographique
« L’état d’urgence dans le pays a accru la présence des forces de police dans les villes. Mais il a également entraîné une limitation des libertés individuelles, qui s’ajoute à la crise financière », explique Paolo Howard. Il est spécialiste des migrations.
L’autre raison c’est la proximité géographique. « Un bateau qui part de Libye parcourt environ 210 km, pour ceux qui partent de Tunisie, c’est plutôt deux fois moins, donc les distances sont différentes. En Tunisie, il y a beaucoup plus de bateaux en bois disponibles, donc ces bateaux ont plus de chances d’atteindre leur destination, malgré leur surcharge », explique Sergio Scandura, journaliste à Radio Locale.