C’est la première manifestation contre le pouvoir depuis le 21 juillet, date à laquelle l’opposition avait annoncé une trêve à l’occasion de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha.
La colère ne retombe pas au Mali. Au Contraire. Mardi 11 août, à Bamako, des milliers de personnes ont à nouveau manifesté pour réclamer le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Les manifestants se sont rassemblés au son des vuvuzelas place de l’Indépendance, au centre de la capitale malienne malgré les appels au dialogue de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et la pluie.
Le mot d’ordre des opposants reste le même
Le mot d’ordre des opposants au régime d’IBK reste le même: « Notre objectif est la démission d’IBK et de son régime », selon Issa Kaou Djim. C’est le coordinateur de la plateforme (CMAS) de soutien à l’imam Mahmoud Dicko, figure de proue du mouvement de contestation.
Sur les pancartes brandies, les manifestants ont écrit des petites phrases telles que « IBK dégage ». Ces mots visaient le président au pouvoir depuis 2013, mais aussi son Premier ministre Boubou Cissé. Celui-ci a été reconduit dans ses fonctions en juin. C’est la première manifestation contre le pouvoir depuis le 21 juillet, date à laquelle l’opposition avait annoncé une trêve à l’occasion de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha.
Une crise socio-politique qui perdure
Quelques jours avant cette grogne, une manifestation à l’appel de l’opposition avait dégénéré. Se transformant en un weekend de troubles meurtriers, les plus graves à Bamako depuis le coup d’État de 2012.
La crise actuelle, qui fait peur à la communauté internationale, a vu le jour début juin. Précisément après l’invalidation d’une trentaine de résultats des législatives de mars-avril par la Cour constitutionnelle.
La contestation est menée par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). C’est une coalition hétéroclite de chefs religieux, de responsables politiques et de membres de la société civile.
Cette alliance a changée à une opposition classique rendue atone par l’enlèvement en mars de son chef, Soumaïla Cissé. Il est toujours détenu par de présumés jihadistes. Les manifestants ont réclamé, mardi, sa libération.