L’ex-première dame estime qu’un glissement du calendrier donnera le temps au RHDP, pour trouver un candidat de substitution à feu Amadou Gon Coulibaly.
Simone Ehivet-Gbagbo, l’ex-première dame de la Côte d’Ivoire, a animé un point de presse le mardi 11 août 2020. Au cours des échanges avec les journalistes, elle s’est révoltée contre l’officialisation de la candidature d’Alassane Ouattara au scrutin présidentiel du 31 octobre prochain.
La candidature d’Alassana viole la constitution
«Nous le savons tous, cette candidature viole la constitution, au moins en son esprit, telle que formulée par les auteurs même de ce texte. Elle n’est pas recevable. C’est ce qui doit être, et rien de plus. Un chef de l’État ne peut pas dire et se dédire, surtout devant sa nation » a déclaré la 2è vice-présidente du FPI restée fidèle à Laurent Gbagbo.
Avec la même verve, Simone Gbagbo a invité les forces de l’ordre à encadrer les manifestations contre «cette candidature de trop». Au lieu de les réprimer surtout qu’elles sont, « légitimes.»
Reculer la présidentielle de façon consensuelle
Après, dans le souci d’éviter une crise électorale à la Côte d’Ivoire, la femme politique a suggéré un glissement de calendrier. «Toute l’opposition lui demande de façon consensuelle et depuis plusieurs mois, de reculer les échéances et de s’accorder le temps de traiter les contentieux liés à ces élections. Il lui est donc encore possible de reporter ces élections. Et de se donner le temps d’investiguer plus au sein du RHDP, pour trouver un candidat de substitution à feu Amadou Gon Coulibaly. » A-t-elle estimé.
Elle renchérit en disant : « Pendant ce temps, on tiendrait des rencontres de concertation pour reformer la CEI, auditer la liste électorale, revoir le découpage électoral, réexaminer le code électoral dont les dernières modifications (augmentation de la caution à 50 millions de Francs, établissement des parrainages…) prises par ordonnance, ne sont dues qu’à la seule décision du chef de l’Etat. »
Une loi d’amnistie pour Laurent Gbagbo et les autres
L’autre point de cette rencontre avec la presse concernait l’ex- président Laurent Gbagbo. Bien qu’il soit désormais libre, l’ex- pensionnaire de la prison de Scheveningen est toujours en attente de documents de voyage. En plus d’être sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison par contumace par la justice ivoirienne.
Pour Simone Gbagbo, cette décision est purement politique puisque «les arguments juridiques avancés ne tiennent pas». Elle a donc invité le Chef de l’Etat ivoirien «à prendre une loi d’amnistie » afin que Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro puissent à nouveau jouir de leurs droits civiques.