La vidéo est devenue virale sur la toile. Mardi, une jeune femme, les mains ligotées, est froidement abattue à la machette sous le regard impuissant des passagers.
Les autorités camerounaises ne sont pas restées indifférente à l’assassinat d’une jeune dame mardi 11 août à Muyuka, près de la ville de Buéa, dans la région du Sud-Ouest. Aussitôt la vidéo de l’acte odieux publiée sur les réseaux sociaux, le ministre camerounais du Travail et de la Sécurité sociale, par ailleurs Secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, a réagi sur tweeter :« Rien ne justifie aucune violence d’où qu’elle vienne. Les images qui circulent sont inacceptables et hautement condamnables. Puissent les auteurs en être punis ! », s’est-il indigné.
Horreur !
La vidéo dure une trentaine de secondes. On y voit une jeune dame, les mains ligotées dans le dos au niveau des coudes. Elle est malmenée sur un trottoir par trois individus dont l’un est armé d’une machette. Quelques jurons en langue pidgin plus tard, l’un des bourreaux lui assène violemment un, puis deux coups avec la lame de machette au niveau du cou. Par la suite, le corps de l’infortunée, sanguinolent, est traîné sur la route. La scène est filmée en plein jour sous le regard de quelques automobilistes ahuris qui passent par là.
La victime, Achiri Comfort Tumasang, 35 ans et mère de quatre enfants, était accusée par ses bourreaux de collaborer avec les forces de défense camerounaises. « Cette accusation vient du fait qu’elle a passé le week-end avec un soldat, acte considéré par les combattants séparatistes comme une trahison », explique dans un rapport le Centre des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique (CHRDA), une organisation dirigée par l’avocat Agbor Balla.
Selon l’hebdomadaire d’expression anglaise The Chronicle Times, les faits se seraient déroulés à Muyuka près de la ville de Buéa dans le Sud-Ouest anglophone. La même source indique que les auteurs de ce crime effroyable sont les combattants ambazoniens. Mark Bareta, l’un des communicateurs des séparatistes anglophones, sans formellement revendiquer cet assassinat, a fait un tweet où il parle des conséquences de la trahison en contexte de guerre ou de révolution.
Colère et indignation
Les images sont insoutenables. Les Camerounais qui continuent à plaider pour un retour au calme dans la zone anglophone empreinte à une crise depuis trois ans condamnent avec la dernière énergie cet acte odieux. Selon eux, la peine de mort devrait être normalement être appliquée dans la loi. De tels actes démontrent que « l’amour du prochain a foutu le camp » laisse entendre un internaute stupéfait.
Selon Jeune Afrique qui cite une source proche du leader sécessionniste Sisiku Ayuk Tabe, le mouvement ambazonien serait favorable à l’ouverture d’une enquête internationale pour faire la lumière sur ce qu’il considère être « un crime de guerre ».
Une opinion que ne partagent pas les autorités camerounaises, qui dénoncent « des mensonges et manœuvres fallacieuses » visant à imputer « ces crimes odieux aux forces de défense camerounaises ».