Selon le magazine Jeune Afrique, Alfred Nguini fait face également à d’autres accusations au sein même de ses anciens services à Paris. Notamment le recrutement de sa secrétaire particulière, Inalgo Da Silva, d’origine ivoirienne.
Alfred Nguini, nommé ambassadeur du Cameroun en France en 2019, a été rappelé à Yaoundé sans aucune explication officielle en mai dernier. Deux mois plus tard, il est remplacé par EKoumou Magnus André comme nouvel ambassadeur du Cameroun en France.
Alfred Nguini victime d’un conflit entre les réseaux
Mais pourquoi ce limogeage en douceur alors que les relations diplomatiques entre Yaoundé et Paris sont sans nuage. Selon le magazine Jeune Afrique, Alfred Nguini serait victime d’un conflit entre les réseaux de Louis-Paul Motaze, de Samuel Mvondo Ayolo et de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence.
Ce n’est pas tout. Sur instruction de la présidence, le ministère des Finances du Cameroun a provisionné en mars 2020, la somme de 130 000 euros sur un compte de l’hôpital américain de Paris, à Neuilly.
Cet argent était destiné à s’assurer que les hypothétiques hospitalisations des cadres camerounais de l’ambassade en France pourraient être prises en charge par l’établissement de santé. Alors que la pandémie de Covid-19 progressait.
Une secrétaire payée de l’ordre de 5 000 euros
Cette enveloppe, révèle notre source, aurait servi à soigner une amie d’Alfred Nguini qui était effectivement gravement malade. Celle-ci n’était ni employée de l’ambassade, ni atteinte du coronavirus.
L’ex-ambassadeur fait face également à d’autres accusations au sein même de ses anciens services à Paris. On lui reproche surtout le recrutement de sa secrétaire particulière, Inalgo Da Silva, d’origine ivoirienne. Elle percevait un salaire en liquide de l’ordre de 5 000 euros, couvrant le loyer de son somptueux appartement de fonction, avoisinant les 3 000 euros.
D’après Jeune Afrique, Alfred Nguini aurait, par ailleurs, loué plusieurs appartements avec les fonds de l’ambassade. Des appartements situés dans les XVIe et VIIIe arrondissement de Paris. Ainsi qu’à Meudon-la-Forêt en plus de la résidence officielle de l’ambassadeur à Saint-Maur des Fossés, qu’il n’occupait pas. En mars 2019, après sa prise de fonction, le diplomate avait résidé plusieurs mois à l’hôtel du Collectionneur.
Autre chose : peu après sa nomination, Nguini a sollicité auprès du ministre des Finances camerounais, Louis-Paul Motaze, plusieurs demandes de financement. Ils s’élevaient en tout 1,3 milliard de FCFA (près de 2 millions d’euros) pour améliorer la sécurité de son ambassade.
Suspectant plusieurs collaborateurs, notamment le percepteur Christophe Ketchankeu, d’être intervenus pour s’opposer à ses demandes de fonds, Nguini avait tenté de prendre le contrôle des finances de l’ambassade. Dans un courrier adressé à son percepteur, Nguini lui avait reproché de s’arroger des pouvoirs dévolus à l’ambassadeur. Sans succès.