Des jeunes ont tenté de manifester, de bloquer la voie ou de brûler des pneus. Mais les forces de l’ordre les ont chaque fois dispersés.
Les manifestations contre la candidature à l’élection présidentielle du président Ouattara ont fait ses premières victimes. Jeudi 13 août 2020, quatre personnes sont mortes suite à des marches de protestation interdites.
La rue gronde
En effet, des groupes proches de l’opposition, contre l’avis du gouvernement, avaient appelé la société civile à protester dans tout le pays. Ces jeunes de Yopougon étaient réunis au bord de la route en regardant les Compagnies républicaines de sécurité postés non loin.
Ils ont tenté de manifester, de bloquer la voie ou de brûler des pneus. Mais les forces de l’ordre les ont chaque fois dispersés. « On n’a pas encore marché. On le voulait, mais les policiers sont venus, nous ont poursuivis avec des grenades lacrymogènes. Ce pouvoir, c’est la dictature », affirme un des manifestants au micro de RFI.
Des manifestants déterminés
« Normalement, le pouvoir est donné au peuple d’exprimer ce qu’il pense. On l’en empêche, est-ce que c’est démocratique ? », S’interroge un autre. Juste à côté de lui, quand un autre contestataires enchérit : « Le peuple a le droit de revendiquer ses droits. Si les gens ne sont pas pour ton 3e mandat, c’est à toi de leur expliquer en fonction de ce qui est dans la Constitution. »
La situation s’est toutefois dégradée en affrontements avec la police ou des partisans du président Ouattara. Résultat : des victimes ont été enregistrées à Daoukro où les sièges des PDCI et RHDP ont été saccagés. Egalement à Bonoua, où un commissariat a été incendié.
« Nous avons demandé à nos militants de rester calmes. La Côte d’Ivoire est notre enfant. Je sais que des gens sont jaloux quand ils voient toutes les réalisations qui sont faites. Ils veulent les voir s’écrouler. Mais nous n’allons pas donner cette opportunité à des gens qui sont sans foi ni loi. » Avertit Kobenan Kouassi Adjoumani, le porte-parole du parti au pouvoir.
Ces violences, d’après le parti au pouvoir, font partie d’un plan stratégique de l’opposition. Il demande une enquête pour arrêter les commanditaires et les auteurs.