Il s’agit d’«Infidèles», «Rèwolène» et «Nickoledéon» dont les contenus sont jugés à la «foi des croyants et aux bonnes mœurs».
Une plainte a été déposée devant le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) contre plusieurs séries télévisées, leurs producteurs et diffuseurs. Il s’agit d’« Infidèles», «Rèwolène» et «Nickoledéon» dont les contenus sont jugés perverses et nuisibles à la «foi des croyants et aux bonnes mœurs».
Un argumentaire solide
La plainte, qui comporte un «argumentaire solide, des photos et des séquences vidéo», a été déclarée recevable. «Personne n’a le droit, sous prétexte de faire de la fiction, d’agresser, à travers des dérives audiovisuelles, les croyants de tous bords dans ce qu’ils ont de plus cher: leur foi», explique à Sputnik Mame Mactar Guèye. Il est le vice-président et porte-parole de l’ONG Jamra.
La série «Infidèles» diffusée sur la chaîne de télévision SEN TV est particulièrement ciblée par les cosignataires de la plainte. Selon le CNRA, elle est truffée de «mensonges systématiques, de fornication décomplexée, d’adultère, de violence, d’arrogance, de vulgarité…». En plus elle a «déjà suffisamment fait perdre à notre jeunesse des repères culturels fondamentaux» au travers de «minables mimétismes».
Le diffuseur de la série appelé à l’ordre
Mercredi 12 août, une première décision est tombée concernant «Infidèles», le plus controversé de ces feuilletons. Le gendarme de l’audiovisuel a estimé que celui-ci comportait «des propos, comportements et images jugés choquants, indécents, obscènes ou injurieux».
Mais aussi «des séquences et propos qui portent gravement atteinte à la dignité, l’image, l’honneur et la réputation de la personne humaine. Notamment de la femme». Ainsi, le CNRA a ordonné à la chaîne Sen TV, diffuseur de la série, d’«extirper des bandes-annonces les scènes susceptibles de heurter la sensibilité du jeune public (…) sous peine d’une interdiction définitive de diffusion».
Que dit la loi sénégalaise ?
Réagissant à ce verdict, Ibou Guèye, le producteur de séries polémiques, dit n’avoir «demandé à personne de regarder nos vidéos. À aucun moment nous n’avons demandé de copier de mauvaises actions ou pratiques relayées dans la série. À chaque fois que nous montrons un contre-exemple, nous montrons un exemple aussi. C’est comme cela que nous travaillons».
Selon un expert de l’audiovisuel, «la société sénégalaise n’est pas prête à voir ou tolérer du sexe à la télé. Dans des séries qui passent en prime time, à une heure où toute la famille est là. Il y a des séquences dans ces feuilletons où il y a vraiment de l’exagération dans les propos et les images diffusées».
L’article 319 alinéa 3 du Code pénal sénégalais dispose: « (…) sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100.000 francs CFA (150 euros) à 1.500.000 francs CFA (2.286 euros environ) quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe».