Des responsables de la gestion des fonds alloués à la riposte contre la Covid-19 sont mis en accusation par l’Inspection générale des finances (IGF) qui à l’issue d’une enquête indexe certains acteurs de la chaîne de dépense.
Tou est partie d’une grève partielle entamée par les agents de la santé publique de la capitale Kinshasa. Ils protestaient contre le non-paiement de leurs primes pendant des mois. Pour se défendre, le ministre de la santé de la République démocratique du Congo Eteni Longondo a accusé fin juin d’autres membres du gouvernement de toucher des pots-de-vin dans le cadre de contrats publics liés à la lutte contre le coronavirus. Ils auraient détourné les fonds alloués par l’État congolais et ses partenaires pendant que les hôpitaux publics manquent de médicaments et d’équipements de base.
Ouverture d’une enquête
Une enquête a été ouverte par l’Inspection générale des Finances (IGF). Plusieurs hauts responsables, dont des membres du gouvernement, sont remis en cause dans cette enquête. D’après des sources judiciaires, le ministre de la Santé, Eteni Longondo, est parmi les personnalités soupçonnées de malversations financières pour, notamment, la surfacturation de soins et de services aux malades. De même que son collègue des Finances. Il est cité pour avoir notamment ordonné le paiement de dépenses non facturées, selon une source proche de l’enquête.
D’autres personnes soupçonnées sont, soit responsables à la Banque centrale, soit responsables de services rattachés au gouvernement, toujours selon nos informations. Face à la presse jeudi 13 août Jules Alingete, l’inspecteur général des Finances, a affirmé que la justice interpellera les personnes impliquées. C’est sur demande du président Tshisekedi que l’IGF avait lancé ses enquêteurs pour auditer comptes de plusieurs administrations.
Rebelote
Si le chef du gouvernement affirmait avoir débloqué de mars à juin, plus de 10 millions de dollars pour la riposte, le chef de la lutte contre la pandémie, Jean-Jacques Muyembe, assurait n’avoir géré qu’un peu moins d’1,5 million de dollars depuis l’apparition des premiers cas. Le ministre de la Santé, pour sa part, disait n’avoir géré que quelque 3 millions. Une copie de ce rapport a été remis, la semaine dernière, au président Félix Tshisekedi et au premier ministre Sylvestre Ilunga.
Le travail le plus exhaustif a été déposé au parquet général près la cour de cassation pour des poursuites judiciaires. Remis en cause dans le décaissement des fonds par l’IGF, le ministre congolais des finances, Sélé Yalaguli, se dit surpris et assure n’avoir pas été complaisant face aux actes de mauvaise gestion décriés par l’IGF de la part notamment du ministère de la Santé.