Des militaires maliens prennent le contrôle d’une garnison en banlieue de Bamako, le gouvernement les appelle à « faire taire les armes ».
Le Premier ministre a annoncé que le gouvernement « se rend disponible pour engager un dialogue fraternel », tandis que la Cedeao a appelé les militaires « à regagner sans délai leurs casernes ».
Rien ne présageait une telle escalade ce mardi au Mali. Des coups de feu ont retenti au matin, dans le grand camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de la capitale malienne. D’après des témoins interrogés par l’Agence France-Presse (AFP), des soldats ont tiré en l’air à plusieurs reprises, sans que les raisons de ce mouvement d’opposition soient revendiquées.
« Des pick-up en provenance de Bamako, lourdement armés, ont pénétré dans le camp Soundiata-Keïta et les hommes à bord ont tiré en l’air. Il y a eu riposte de militaires présents, qui ont cru à une attaque », a affirmé à Jeune Afrique un officier malien, sous couvert d’anonymat. Les échanges de tirs ont ensuite cessé.
Appel au calme
« Le gouvernement appelle à la raison et au sens patriotique et demande de faire taire les armes ». Dans un communiqué publié à 16 h GMT, signé du Premier ministre Boubou Cissé, les autorités maliennes sont sorties du silence, plusieurs heures après le début des événements survenus à Bamako et Kati mardi matin. Le gouvernement « appelle à l’apaisement et se rend disponible dès l’instant de ce communiqué pour engager un dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus ».
En milieu de journée, plusieurs dizaines de jeunes se sont rassemblés sur la place de l’Indépendance, scandant des slogans favorables aux militaires mutins de Kati. Certains, parmi eux, ont appelé à la retenue et à éviter les pillages. L’ancien député Oumar Mariko, membre du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), les y a rejoints.
IBK en résidence surveillée
Le président Ibrahim Boubacar Keïta est actuellement dans sa résidence de Sebenikoro, en compagnie du Premier ministre. Karim Keïta, député et fils du président, est également présent. En fin de journée, une foule de manifestants s’est massée devant le domicile présidentiel, devant lequel sont stationnés des militaires.