L’ONG dénonce l’utilisation des armes blanches lors des manifestations contre la candidature d’Alassana Ouattara.
L’ONG Amnesty International réagit sur les manifestations anti-Ouattara. Elle accuse, dans une déclaration rendue publique ce mardi, les forces de l’ordre de Côte d’Ivoire d’avoir laissé des hommes armés attaquer la semaine dernière les manifestants. Alors qu’ils ne faisaient que protester contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara.
La liberté d’expression, une utopie
David Samba est le président de la coalition qui soutenait les manifestations de rue de la semaine dernière. A l’en croire, tant que les forces de l’ordre seront aux ordres du pouvoir politique, la liberté d’expression de l’opposition et de la société civile sera une utopie.
« C’est incompréhensible. Cela voudrait dire que l’annonce du troisième mandat d’Alassane Dramane Ouattara est une annonce de confiscation du pouvoir. C’est quand même décevant », affirme David Samba.
Utilisation des armes blanches
Il y a une semaine, la plupart des blessures mais aussi des meurtres ont été commis avec des armes blanches. « Ce qu’Amnesty International vient de dire est tout à fait exact. Et nous les félicitons pour avoir dénoncé ce que tout le monde sait. On n’arrive pas à comprendre comment nos forces de l’ordre censées être républicaines peuvent escorter des jeunes munis de machettes pour empêcher une marche pacifique », ajoute-t-il.
M. Samba n’est pas le seul à dénoncer l’utilisation des armes blanches lors des manifestations. Christophe Kouamé est de la plateforme de la société civile CIVIS-CI. Il dit avoir vu sur internet des photos et des vidéos de véhicules qui transportaient des contre-manifestants armés de gourdins et de machettes. C’est pourquoi celui-ci demande une enquête indépendante.
« Devant ces faits, nous, organisations de défense des droits de l’homme, demandons instamment au gouvernement ivoirien de diligenter une enquête indépendante pour situer les responsabilités. Le procureur de la République doit se saisir automatiquement de cette affaire pour faire renaître la confiance des citoyens vis-à-vis de leurs forces de l’ordre.» Se confie Christophe Kouamé.
Approché par la Deutsche Welle, le ministère de la Sécurité, dont les hommes sont accusés par Amnesty International, n’a pas souhaité répondre à ce qu’il appelle des allégations. Les démarches auprès du porte-parole du gouvernement sont restées également lettre morte.
Rappelons que les violences autour des manifestations organisées la semaine dernière par l’opposition ont fait officiellement cinq morts et 104 blessés.