L’activiste ivoirienne a été arrêtée dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 août. Elle est accusée d’incitation à la révolte et d’appel à l’insurrection.
Pulchérie Gbalet, la présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), une organisation de la société civile proche de l’opposition, a été arrêtée dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 août par des hommes encagoulés. Elle était en compagnie de deux de ses collaborateurs. L’information est de Samba David, le responsable de l’ONG la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire (CICI).
Des accusations pré-fabriquées ?
La responsable de la société civile a été placée sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt d’Abidjan ce mercredi 19 août. Elle avait appelé à des manifestations contre un troisième mandat du président Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire.
L’activiste ivoirienne est actuellement est accusée « d’incitation à la révolte et d’appel à l’insurrection », a ajouté M. Samba. Il dénonce selon lui, « des accusations pré-fabriquées ».
A l’appel de l’opposition et de la société civile dont ACI, les manifestations liées à l’annonce de la candidature de M. Ouattara, ont dégénéré en violences pendant trois jours. Entrainant six morts et une centaine de blessés.
Selon le bilan officiel, « 68 personnes ont été interpellées pour troubles à l’ordre public, incitation à la révolte, violence sur les forces de l’ordre et destruction de biens d’autrui » au cours de ces contestations.
Ouattara investi malgré les manifestations
Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait annoncé dans en mars passer le relais à Amadou Gon Coulibaly. Le Premier ministre ivoirien est décédé le 8 juillet d’un infarctus.
Quelques jours après sa mort, M. Ouattara a annoncé le 6 août qu’il briguerait finalement un troisième mandat. Il doit être investi candidat par son parti ce samedi 22 août. Pourtant la Constitution limite à deux les mandats présidentiels.
Actuellement, l’opposition et pouvoir sont à couteau tirés sur l’interprétation de la réforme adoptée en 2016. Les partisans du président sortant affirment qu’elle a remis le compteur des mandats à zéro. Tandis que ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.