48 heures après le coup d’Etat qui a renversé le président IBK, le président en exercice de la Cédéao effectue une descente ce jeudi à Bamako. Il sera accompagné des présidents ivoiriens Alassane Ouattara, du ghanéen Nana Akufo-Addo et du sénégalais Macky Sall.
Le démon du coup d’Etat a encore frappé le Mali. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a été poussé à la démission par un groupe de militaires qui s’est emparé de la capitale. 48 heures après, une nième descente sur le terrain de présidents Ouest-Africains est prévue ce jeudi à Bamako, deux jours après le renversement d’IBK. Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Communauté économique des Etats-Ouest Africains (Cédéao), par ailleurs président du Niger sera accompagné de l’ivoirien Alassane Ouattara, du ghanéen Nana Akufo-Addo et du sénégalais Macky Sall.
Echec programmé
A Bamako, Mahamadou Issoufou et cie vont prendre langue avec les nouveaux hommes forts du pays et si possible échanger avec le président IBK et le premier ministre Dr Boubou Cissé. Ce serait un second déplacement des chefs d’Etat à Bamako après celle de la médiation soldée par un fiasco. Ils s’étaient entretenus avec IBK, puis conjointement avec l’Imam Mahmoud Dicko, figure emblématique et avec les dirigeants du Mouvement du 5-Juin.
Que vaudra cette visite lorsqu’on sait qu’en juillet dernier, la même délégation s’y était rendue pour tenter d’éteindre le brasier qui visait la chute du régime d’IBK. Les chefs d’Etats devaient peser de tout leur poids pour renforcer les effets diplomatiques entrepris et entériner un accord avec les mouvements de contestation. Hélas ! Le plan de la Cédéao prévoyait la nomination rapide d’une nouvelle cour constitutionnelle pour régler le litige autour des législative ainsi que la mise sur pied d’un gouvernement d’unité nationale. Chose qui a été faite malgré la contestation du Mouvement du 5-Juin, le M5.
IBK, sévèrement critiqué
Au pouvoir depuis 2013, IBK était vivement contesté depuis juin. Au climat d’exaspération nourri depuis des années par l’instabilité sécuritaire dans le Centre et le Nord du pays. Le marasme économique ou une corruption jugée endémique est venue s’ajouter l’invalidation par la Cour constitutionnelle d’une trentaine des résultats des élections législatives de mars-avril.
Mardi, une mutinerie au camp de Kati, à 15 kilomètres de Bamako s’est soldée par un coup d’Etat contre le président démocratiquement élu. De la Cédéao à l’ONU passant par l’Union africaine, tous condamnent le renversement d’un régime constitutionnel.