Sur le plan diplomatique, cela fait longtemps que la France et ses alliés du G5-Sahel ne faisaient plus confiance à Ibrahim Boubacar Keita.
Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) n’est plus le président de la République du Mali. Le chef d’Etat, au pouvoir depuis 2013, a été arrêté, mardi, après un coup d’État militaire. Ensuite, il a été contraint de démissionner de son fauteuil.
Si le coup d’Etat s’est bien passé, pensent certains observateurs, c’est parce que la France a lâché IBK. Pour l’entourage du président IBK, la France, comme ce fut le cas en 2012 ou au Tchad à deux reprises, aurait pu intervenir pendant ce putsch.
La France consciente de l’impopularité d’Ibrahim
L’immobilisme de la France lors du coup d’Etat signifierait que Paris serait dépassé par les événements, selon certaines sources. Les autorités françaises ne pouvant ainsi plus rien faire face au niveau de corruption et d’inaction d’IBK.
Des propos anti-Français tenus par des autorités maliennes
Ce serait l’une des raisons qui a poussé la France a resté les bras croisés, estime le professeur Issoufou Yahaya, politologue nigérien. « Ce sont les Maliens qui ont lâché IBK et non les Français », insiste-t-il. « La France était consciente de l’impopularité d’Ibrahim Boubacar Keïta, du clientélisme politique. De l’implication de sa famille et de la corruption qui caractérisaient sa gouvernance.»
L’autre chose. Sur le plan diplomatique, cela fait longtemps que Paris et ses alliés du G5-Sahel ne faisaient plus confiance à IBK. Ces dernières années, les diplomates français n’ont pas caché d’ailleurs leur consternation au sujet des autorités maliennes.
En juillet 2018, le président de la Commission de la défense de l’Assemblée nationale française d’estimer, que le pouvoir malien n’était « pas à la hauteur des enjeux ». Même son de cloche chez le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian. Il n’a lui aussi pas caché sa déception suite à des propos anti-Français tenus par des autorités maliennes.