Cette décision faite suite à la situation qui s’apparente à un vide constitutionnel depuis le coup d’Etat qui a contraint IBK à quitter le pouvoir.
La Côte d’Ivoire manifeste sa désolation face à la situation actuelle du Mali. Sans président, ni gouvernement depuis mardi, le pays se voit obliger de suspendre toutes relations économiques, financières et commerciales avec ce pays frère et voisin. Le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances Adama Coulibaly, l’a signifié mercredi dernier par écrit. Conjointement, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a procédé à la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes de ses pays membres avec le Mali.
Mesures barrières
Adama Coulibaly, dans son communiqué écrit « en exécution de cette décision de l’organisation ouest africaine, le ministre de l’Economie et des Finances instruit toutes les administrations financières publiques sur le territorial national, toutes les banques, et tous les établissements financiers sur le territorial national de suspendre toute relation économique et financière, tout flux financier, en direction du territoire malien jusqu’à nouvel avis ».
Cette décision concerne également toutes les sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) et les sociétés de gestion d’organisme de placement collectif en valeur mobilière (SGO). Toute autre institution financière et acteur du marché financier sur le territoire ivoirien.
Conséquences collatérales
Selon certains observateurs, cette décision n’est pas salutaire. Car la Côte d’Ivoire est en concurrence avec le Ghana, la Guinée et le Sénégal en ce qui concerne le trafic des marchandises venant des ports. Après la crise postélectorale, le Port Autonome d’Abidjan a mis des années à reconquérir les parts de marché perdues du fait de ce que le Mali s’était donné les moyens de s’approvisionner auprès des autres pays.
« Dans la situation présente, et sauf erreur de ma part, des trois pays cités – Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée – nous sommes les premiers à annoncer la fermeture de nos frontières avec le Mali. Cette précipitation avec laquelle cette décision a été annoncée expose notre pays, dans le contexte de la crise au Mali et de la réaction des populations maliennes face au coup d’Etat, à avoir des relations commerciales difficiles dans l’avenir. Et notre économie va aussi subir les contre coups de cette décision, par la baisse des activités au Port Autonome d’Abidjan et de San-Pedro » précise Meney Apata. Il précise d’ailleurs « Il est parfois utile de prendre le temps de la réflexion, en observant comment les choses évoluent, avant de prendre des décisions ».