Suivant un arrêté ministériel du 6 mai, la CNI passe à 6 000 FCFA au lieu de 4 000 FCFA. Le nouveau modèle serait infalsifiable selon le gouvernement.
Pour désormais s’établir une carte nationale d’identité en République centrafricaine, il faut prévoir 6000 FCFA au lieu de 4000 FCFA. La décision est contenue dans un arrêté interministériel daté du 6 mai qui amende le prix de différents types de documents d’identité. Cette hausse des tarifs fait la polémique et suscite des manifestations des citoyens qui demandent des explications.
Eclairages du gouvernement
Le courroux des Centrafricains est davantage amplifié par une taxe que rajouteraient les agents de la Brigade criminelle en charge de l’enregistrement des dossiers. Certains Centrafricains, dénoncent des « frais de photocopies » de 750 francs CFA. Le ministre de l’Intérieur, Henri-Wanzet Linguissara, précise qu’à cause de la pandémie, les cartes pour impression n’ont pu être livrées.
Ces 750 francs CFA permettent aux contribuables de repartir avec un récépissé sécurisé. Le ministre explique la hausse du prix de ce document notamment par la technicité de cette nouvelle carte d’identité qui devrait être beaucoup plus difficilement falsifiable. Car la priorité, selon le ministre, est bien de renforcer la sécurité.
Renforcer la sécurité à travers le territoire
La frontière poreuse, la multiplication des faux documents d’identité et de titre de séjour sont un sérieux problème, insiste-t-il. Certains estiment que l’arrêté interministériel n’est pas légal et qu’il ne peut venir se substituer à la loi de Finances qui avait déjà fixé le prix de ces papiers.
Deux requêtes ont été déposées par un député auprès du tribunal administratif de Bangui le 6 août pour la suspension et l’annulation de cet arrêté. Il faut dire que depuis juillet le marché des documents d’identité au cœur d’un conflit entre gouvernement, policiers et société civile.
Les policiers centrafricains ont manifesté mi-juillet devant le siège de la Primature qui abrite aussi le ministère de la Sécurité publique pour dénoncer l’attribution du marché de la fabrication des pièces d’identité nationale et certificats d’acte de naissance à l’entreprise libanaise Al Madina. Depuis 2013 et l’arrêt de la confection de ces documents, ils étaient les seuls habilités à délivrer un récépissé – signé par un commissaire – pouvant remplacer l’original dans les démarches administratives.