Ce samedi, le candidat du RHDP sera investi officiellement candidat au troisième mandat pour le compte du RHDP. Ce que l’opposition conteste malgré la décision qui suspend toute manifestation sur la voie publique jusqu’à mi-septembre.
La pression monte à quelques heures de la cérémonie d’investiture d’Alassane Ouattara au troisième mandat. 100 000 militants sont attendus au stade Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan pour la circonstance. L’opposition qui conteste cet nième mandat ne pourra manifester son ras-le-bol dans la rue. Car, au lendemain du coup d’État au Mali voisin, la Côte d’Ivoire a interdit les manifestations sur la voie publique jusqu’au 15 septembre « dans le cadre de l’état d’urgence ». Peut-être Alassane Ouattara craindrait-il une cacophonie qui pourrait conduire à une déstabilisation du régime en place.
Cérémonie sous haute surveillance
L’opposition ivoirienne voudrait profiter de l’ambiance au Mali pour tenter d’empêcher l’investiture d’Alassane Ouattara. Seulement une décision interdit les manifestations publiques en Côte d’Ivoire jusqu’à la mi-septembre. Pour la juriste experte en droits humains Sylvia Apata, « compte tenu de la présence de personnes armées dans les manifestations, l’État est en droit de faire régner l’ordre », mais il serait préférable d’encadrer les rassemblements.
« Plus on interdit, plus il y a de risques de créer une révolte », note-t-elle. Toutefois, « une tentative de coup d’État en Côte d’Ivoire ne paraît pas particulièrement imminente ou probable », estime Tristan Guéret, analyste spécialisé sur l’Afrique subsaharienne au sein de Risk Advisory Group (cabinet londonien de conseil en gestion des risques).
Revendications de l’opposition
L’opposition critique la composition de la commission électorale et conteste à Alassane Ouattara (78 ans) le droit de se représenter à un troisième mandat lors de l’élection présidentielle prévue le 31 octobre. La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais l’interprétation de la réforme adoptée en 2016 pose question : les partisans de Ouattara affirment qu’elle a remis le compteur des mandats à zéro.