Depuis vendredi, les habitants de certains quartiers de la capitale économique tels que Makèpe Missokè, Bepanda, Mabanda se sont réveillés les pieds dans l’eau. La circulation entre les deux principales villes du pays, Yaoundé et Douala, a été fortement perturbée. On enregistre d’énormes dégâts matériels.
La forte pluie qui s’est abattue à l’aube vendredi 21 août, a entraîné de graves inondations. Des bâtiments ont été engloutis et les mouvements des personnes ont été sérieusement perturbés. De Bonanjo (arrondissement de Douala Ier), à Mabanda (arrondissement de Doual IVème), en passant par Ndokoti (arrondissement de Douala IIIème), ou Logbessou, tous les quartiers de la ville de Douala se sont reveillés dans l’eau.
« Ça fait presque vingt ans, on n’a jamais vu cela ici. On n’a jamais vu cela. Honnêtement nous sommes dépassés, nous sommes débordés, comme on dit. Les dégâts matériels sont énormes », déclarait un habitant. Une autre habitante faisait état « d’enfants dans l’eau » et de « gros serpents ». Aucun bilan humain ni matériel n’a été communiqué.
Conséquences
La première conséquence est la perturbation de l’énergie électrique. Le prestataire a annoncé une rupture en approvisionnement « pour des raisons d’inondation et surtout de sécurité l’électricité sera momentanément suspendue dans certaines zones de la ville. Nous suivons l’évolution de la situation et aviserons ».
La décrue amorcée vers 14 heures a soulagé les habitants de Douala au sortir de la réunion de crise. Néanmoins, l’Observatoire national des changements climatiques (Onac) mettait en garde contre d’éventuels débordements en milieu urbain et péri-urbain.
Origines
Ces inondations proviennent de canaux de drainage bouchés par des ordures. Mais Douala 3, 4 et 5 sont fortement impactés en raison de l’énorme pression démographique qui s’exerce sur les zones naturelles de rétention d’eau ou les lits des rivières.
« La ville accueille en moyenne 110 000 nouveaux arrivants chaque mois, un phénomène amplifié ces dernières années par la crise sécuritaire dans les régions anglophones. Ces populations souvent en situation de précarité investissent d’abord les espaces non constructibles que sont les fonds de vallées, et sont donc lourdement exposées aux phénomènes climatiques extrêmes » analyse, le chercheur Joseph Olinga.