Tandis que l’Union africaine se dit prête à discuter avec les militaires, la Cédéao, elle refuse tout contact avec les putschistes.
La situation que traverse le Mali est loin d’être un fleuve tranquille. Les militaires putschistes, qui ont renversé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta mardi 18 août, ne semblent pas pressés de rendre le pouvoir aux civils. « Il faudra du temps pour pouvoir conduire une bonne transition au Mali et arriver à organiser des élections pour un transfert du pouvoir à un régime civil ».
C’est la position d’Etienne Faka Ba Cissoko, Professeur d’université au Mali et Directeur du Centre de Recherche, d’Analyse sociale et économique du Mali interviewé par BBC Afrique.
L’UA prête à discuter, la Cédéao se retracte
Le Colonel de l’armée malienne Assimi Goita, chef des putschistes, et les lleaders politiques maliens se sont rencontrés et réitéré leur volonté de mettre en place une transition dont la durée n’est pourtant pas encore connue. Face à cela, l’Union africaine se dit prête à discuter avec les militaires, alors que la Cédéao refuse tout contact.
« L’objectif, c’est de finir la transition, d’organiser les élections générales, mettre en place les bases d’une vraie démocratie au service du peuple avec des objectifs très clairs. Il y a beaucoup de choses à faire. Ce qui fait qu’aujourd’hui, on ne peut pas vous dire jusqu’à quand la transition va durer. Mais, on espère qu’elle sera la plus brève possible », a déclaré le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole des putschistes.
L’option d’une transition qui dure est soutenue par Sy Kadiatou Sow, ancienne ministre malienne des Affaires étrangères et première femme gouverneur de son pays.
Organisation des élections
« Ce qui est important à mes yeux, c’est que les élections soient organisées et dans quelles conditions ? Quelles sont les reformes importantes à faire, les reformes au niveau électoral ? Est-ce qu’il faut aussi réviser la Constitution ou pas ?
Quelles sont les dispositions à prendre pour que les Institutions continuent de fonctionner ? etc… Sinon, on risque d’aller vers des élections bâclées. Il faut prendre le temps de remettre les choses en place et de repartir sur de bonnes bases », indique Sy Kadiatou Sow qui est aussi membre du Mouvement du 5 juin qui exigeait depuis juin dernier, la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta.