Ce projet de loi, selon l’Unicef, ne respecte pas les principes de base de la convention relative aux droits de l’enfant. Une convention que le gouvernement somalien a ratifié en 2015.
Présenté aux parlementaires courant août, un projet de loi relatif aux violences sexuelles suscite l’indignation en Somalie. Et pour cause, il pourrait légaliser le mariage précoce selon de nombreuses ONG. Brendan Ross est la responsable pour l’UNICEF de la protection de l’enfance en Somalie. Elle s’inquiète d’un texte de loi qui ne respecte pas les accords internationaux.
L’Unicef s’alarme
« Ce projet de loi ne respecte pas les principes de base de la convention relative aux droits de l’enfant que le gouvernement a ratifié en 2015. Par exemple, il y a un amendement dans cette loi qui autorise le mariage de jeunes filles dès qu’elles ont atteint la puberté. Donc cela voudrait dire que les filles pourraient être mariées dès l’âge de 12 ou 13 ans. C’est l’un des éléments de ce projet de loi qui est très alarmant pour les Nations unies et très certainement pour beaucoup de Somaliens aussi. » S’alarme Brendan Ross.
Il y a d’autres points de cette loi qui préoccupe la responsable pour l’UNICEF. « Mais ce n’est pas le seul élément qui nous inquiète dans cette législation défaillante à bien des regards : les violences domestiques n’y sont pas mentionnées une seule fois, les viols conjugaux non plus, tout comme les mutilations génitales et bien d’autres problèmes encore. »
Un tiers des filles déjà mariées cette année
Le mariage précoce est un véritable fléau en Somalie. Cette année, un tiers des filles sont déjà mariées avant l’âge de 18 ans selon une étude que le gouvernement a réalisée. En juillet 2014, dans la région somalienne de Galguduud, Ahmed Muhamed Dore épousait Safia Abdulleh. La jeune épouse est âgée de 17 ans. Tandis que son compagnon de lune de miel avait 112 printemps. Cette union était sa sixième et ses précédentes lui avaient permis de générer 18 enfants.
Sur le continent, la pauvreté est le principal facteur de mariage précoce et forcé. A cela s’ajoutent les traditions, les pressions sociales, la discrimination, les grossesses précoces.