Les Laka seont un peuple originaire du Tchad qui a immigré au Cameroun depuis des lustres. Aujourd’hui, ils sont très nombreux dans la région du Nord où ils se sont implantés.
Très fidèles à leurs traditions, rites et coutumes, les Laka accompagnent tout type d’événements et particulièrement le veuvage d’usages précis. En ce qui concerne le rite de veuvage chez les Laka il faut d’emblée noter que le veuvage est un rite traditionnel qui concerne aussi bien les hommes que les femmes.
D’après Myriam Bainou, une Laka du département de Mayo-Rey, dans la région du Nord Cameroun : «chez les Laka, lorsqu’une personne en couple perd son conjoint ou sa conjointe, celui qui a perdu son partenaire fait face à une série de rites, qui ont pour objectif de couper définitivement le lien avec le défunt. Ce sont ces actions ou activités qu’on appelle le veuvage. Et ce n’est qu’après le rite de veuvage que l’on peut envisager ou pas de refaire sa vie.»
Chez les Laka, le rite de veuvage est effectif dès le jour où une personne perd son conjoint. «Le rite, pour le mari ou pour la femme débute à l’instant où il devient veuf ou veuve. Si c’est une dame qui perd son mari par exemple, elle ne mangera plus de la nourriture cuisinée dans sa maison pendant 40 jours, Ceci,.que le corps de son mari soit dans la tombe ou pas. Elle est également tenue de prendre son bain hors de sa maison et d’opter soit pour les vêtements de couleur noire ou blanche qu’elle devra arborer pendant les 40 jours que durent le rite de veuvage», affirme Myriam. Cependant, cela ne signifie pas que la veuve devra rester sans manger. «Ce sont les autres veuves qui pourront cuisiner chez elles et lui apporter au lieu du deuil», poursuit-elle.
Aussi, pendant le deuil, la veuve est entourée uniquement des femmes qui ont perdu leurs époux. « C’est donc dire que c’est seulement les veuves qui sont les bienvenues auprès d’elle. En effet, on considère qu’ayant elles aussi traversé cette douloureuse étape, elles ont des mots justes pour la consoler», pense Myriam Bainou. Et de poursuivre : « toutefois, tout le monde peut venir la saluer où lui dire des mots de réconfort. Seulement, la personne est tenue de ne pas passer beaucoup de temps auprès d’elle».
Une fois les 40 jours passés, on organise une «fête» pour marquer la fin du rite. La belle famille, notamment vient dépouiller la maison de tout ce qui est -susceptible de faire penser au disparu. «Ils prennent les vêtements et chaussures du défunt, les meubles qu’il aura acheté de son vivant, le téléviseur, canapé, ordinateur… », conclut-elle.
L’oeil du Sahel
Ces choses ne doivent plus exister aujourd’hui