Les deux camps se sont rencontrés mercredi, se targuant d’être les deux acteurs majeurs de la transition à venir.
Depuis le renversement d’Ibrahim Boubacar Keïta du pouvoir, le Mouvement de contestation du 5-Juin (M5-RFP) n’a pas tarit d’éloges à l’endroit des putschistes réunis autour du Comité national pour le salut du peuple. Se réjouissant, le M5-RFP a organisé le 21 août, place de l’indépendance à Bamako, un rassemblement pour remercier le CNSP.
Le M5 prêt à accompagner la junte dans la transition
Mercredi, la junte a formellement reçu pour la première fois le M5-RFP, coalition hétéroclite composée d’opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile. « Il doit être acté que les deux acteurs majeurs de la transition pour le changement tant attendu par le peuple malien » sont le M5-RFP et le Comité national pour le salut du peuple mis sur pied par les militaires pour gouverner, a déclaré le président du comité stratégique du M5-RFP, Choguel Maïga, après la rencontre. « Nous sommes disponibles pour accompagner ce processus » de transition, a confirmé Issa Kaou Djim, un proche de l’imam conservateur Mahmoud Dicko, figure la plus influente du M5-RFP.
Bientôt un nouveau Mali ?
Le 18 août, un groupe d’officiers a fait chuter le chef de l’Etat, déstabilisé après avoir été soutenu pendant des années par la communauté internationale dans la lutte contre le djihadisme et la profonde crise traversée par son pays. Ce coup d’Etat pose la question du rôle qui sera imparti au M5-RFP dans le « Mali nouveau » promis par les militaires. Le mouvement a salué le putsch du 18 août, estimant que la junte avait « parachevé » sa lutte. Des milliers de ses partisans ont acclamé les militaires à Bamako, le 21 août. Ceux-ci ont promis de restituer le pouvoir aux civils dans un délai non précisé.