Selon le Secrétaire Exécutif du G5 Sahel Maman Sidikou, les formations reçues par les militaires ne posent aucun problème. Il faut plutôt regarder le fonctionnement de l’armée malienne.
Le coup d’État du 18 août 2020 a été perpétré par les forces armées maliennes. Ce sont les hauts gradés de l’armée malienne qui ont mené ce putsch. Certains ont été formés en France, d’autres en Russie ou encore par le programme américain Flintlock. C’est pourquoi l’opération fut un succès selon des observateurs.
Le problème se pose en interne
Un avis que ne partage pas le Secrétaire Exécutif du G5 Sahel (G5S), Maman Sidikou. « Il y a des questions à se poser à ce niveau-là, mais nos armées, d’une façon générale ont des formations dans divers pays. On ne leur apprend pas à faire des coups d’État au cours de ses formations-là. Donc il faut interroger ce qui se passe en interne, plutôt que de parler des formations données par nos partenaires », a-t-il répondu dans un entretien accordé la Deutsche Welle.
Contrairement à l’Union Européenne ou à la Francophonie, le G5 Sahel ne va exclure le Mali de ses rangs. Nous avons continué à travailler normalement, atteste Maman Sidikou. « Il n’y a pas d’interruption dans les opérations, par exemple. Il n’y a pas d’interruption dans les contacts au ministère des Affaires étrangères du Mali et dans la concertation permanente entre nos cinq chefs d’Etat et avec la Cédéao. Notre force conjointe qui est sur place continue à travailler avec l’armée malienne pour organiser nos opérations ».
Accompagnement les efforts de la Cédéao
Si le G5S a décidé de ne pas rompre ses relations avec le Mali, c’est dans une optique d’accompagnement des efforts de la Cédéao. En étroite collaboration avec les autres partenaires: l’Union africaine, les Nations unies.
« Nous sommes en mission ici, instruits par le président du G5 Sahel, le président Ghazouani, de Mauritanie, et en effet face à une situation très préoccupante pour la région. » Précise le diplomate.
Lors des différents rassemblements du M5, les manifestants ont fait part de leur hostilité à la présence des forces étrangères sur le sol malien. Selon eux, elles auraient échoué à garantir la sécurité aux populations civiles. Une réaction qui semble étonner le secrétaire exécutif du G5 Sahel.
« Je pense qu’il faut comprendre que la lutte contre le terrorisme requiert des interventions de tout le monde. Le G5 Sahel est dans son droit d’être ici. C’est le Mali qui a construit la force conjointe avec les autres et qui est là pour lutter contre un phénomène qui menace la paix dans l’espace [le Mali et la sous-région] et la paix dans le monde », estime-t-il.