Plusieurs employés de la fonction publique disent attendre toujours le virement de son salaire du mois d’août. En revanche, d’autres confient l’avoir perçu seulement la semaine dernière.
Les sanctions économiques et financières imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pourraient avoir des conséquences désastreuses sur le paiement des salaires des fonctionnaires au Mali. Sékou Keïta est un salarié qui donne des cours dans un établissement d’enseignement public de Bamako. Interrogé par la Deutsche Welle, il dit attendre toujours le virement de son salaire du mois d’août sur son compte bancaire.
La longue attente
« Nous n’avons pas eu écho pour l’instant. Nous nous retrouvons dans ce retard de salaire et dans le délai jusqu’à présent. Mais je pense que nous n’avons pas à craindre des sanctions de la Cédéao d’ailleurs les retards sur salaires, c’est presque une habitude à notre niveau. »
En fait, les enseignants maliens sont coutumiers depuis plusieurs mois à percevoir leurs salaires avec retard. C’est-à-dire au début du mois suivant. Un autre fonctionnaire de l’Etat qui évolue dans le secteur de la santé a confié avoir perçu son salaire du mois d’août la semaine dernière. Le paiement des salaires se fait donc au compte-goutte pour l’instant.
L’embargo économique de la Cédéao
« Avec cet embargo économique et financier de la Cédéao contre le mali, le trésor public ne pourra plus faire fonctionner ses comptes avec la Bécéao (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest). L’Etat aura à cet effet des difficultés pour engager des dépenses pour payer les fonctionnaires ou encore les diplomates. Il y a aussi le risque même des banques privées qui n’auront pas accès à leurs comptes au niveau de la Bécéao. Ce qui peut avoir tout évidemment des effets néfastes sur les entreprises qui passent par ces banques classiques pour payer leurs salariés. » Explique l’économiste malien Amadou Bamba.
Ce retard dans le paiement des salaires des fonctionnaires, selon une source proche du ministère de l’Economie et des finances, pourrait s’expliquer de deux manières : soit par les dysfonctionnements intervenus dans le système administratif malien en raison des tensions sociales qui ont paralysé le pays pendant plus de deux mois. Soit par la retenue des flux financiers au niveau de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, à travers l’embargo de la Cédéao.