Selon l’ancien président ivoirien, le pays se dirige vers une élection contestable et non apaisée. La faute à la Commission électorale indépendante qui n’est pas indépendante.
Henri Konan Bédié alias « HKB » est candidat à l’élection présidentielle prévue pour le 31 octobre en Côte d’Ivoire. A moins de deux mois du scrutin, l’ancien président ivoirien a accordé une interview au journal français Le Monde. Dans cet entretien, il s’inquiète des violences que pourront entrainer le rendez-vous dans les urnes. Notamment les manifestations émaillées par des violences ces dernières semaines.
« La Commission électorale indépendante (CEI) n’étant pas indépendante, nous nous dirigeons vers une élection contestable et non apaisée. La faute de ces violences revient au pouvoir qui est le seul détenteur de la violence d’Etat, l’opposition n’ayant pas d’armes. », Craint HKB.
La candidature d’Alassane est « illégale »
Le candidat du PDCI pour les élections du 31 octobre 2020 évoque la candidature d’Alassane Ouattara. Il estime que sa candidature est illégale. « Alassane Ouattara viole la Constitution en se présentant pour un troisième mandat. Sa candidature est illégale et tout le monde le sait. L’opposition s’en indigne et manifeste bruyamment. Pour le moment, nous faisons en sorte que l’élection se tienne à la date prévue. Nous savons que le temps presse pour que la CEI soit mise aux normes internationales et en conformité avec l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme. Mais s’il y a une bonne volonté de la part du régime en place, un dialogue suivi nous permettra d’y arriver », affirme-t-il.
Concernant l’issue de la présidentielle, Henri Konan Bédié promet de se battre s’il estime que victoire a été volée. « Nous nous battrons pour que notre victoire ne nous soit pas volée et nous ferons tout pour la faire prévaloir ».
Le pouvoir aux jeunes
« Dans tous les cas, si je suis élu, c’est non seulement pour la réconciliation totale en Côte d’Ivoire. Mais aussi pour installer un gouvernement de large ouverture qui comportera en majorité des jeunes ». Promet le président de la République de Côte d’Ivoire de 1993 à 1999.
Répondant à ceux qui considèrent qu’il est assez vieux (86 ans), HKB dit ceci : « A 86 ans, je dispose de toutes mes facultés physiques et intellectuelles. C’est pour cela que j’ai accepté la mission de salut public que la majorité des Ivoiriens m’a confié. A 86 ans, on peut être président. L’âge est plutôt un atout en Afrique et dans le reste du monde. Il est synonyme de sagesse, d’expérience et donc de compétence. »