Confronté à l’évolution inquiétante du coronavirus, le pays n’a trouvé aucun autre moyen que d’annuler l’année précédente.
Aucun pays au monde n’a pris pareille décision depuis la détection des premiers cas de coronavirus au monde. Au Kenya, le ministère de l’Éducation nationale informe que tous les élèves du pays devront redoubler à la rentrée prochaine, annulant ainsi une année arrêtée prématurément en mars dernier, comme le raconte le New York Times.
Eviter les inégalités
Une rentrée qui ne devrait pas avoir lieu avant janvier 2021, date habituelle de reprise pour les lycéens et collégiens du Kenya.George Magoha, le ministre de l’Éducation kenyane, justifie cette mesure par le fait que des inégalités sont nées de l’arrêt de l’école en mars dernier. Certains élèves ont en effet eu la chance de pouvoir continuer à étudier à distance sur ordinateur, tandis que d’autres ont dû s’arrêter là, faute de matériel suffisant.
Onde de choc
Environ 18 millions d’élèves, de la maternelle au lycée, répartis dans 90 000 écoles sont concernés par cette mesure. Mais d’après différents chercheurs, ce redoublement généralisé pourrait avoir l’effet inverse et accentuer ces inégalités.Au moment de la reprise, les élèves qui auront bénéficié des cours à distance disposeront d’un avantage sur ceux qui n’y ont pas eu accès, notent les experts. Sur un autre plan, la fermeture des écoles, freine les activités de certaines familles.
«Ce n’est pas facile, parce que je dois payer le loyer, nourrir mes enfants», remarque Lilian Adhiembo, une mère d’élève veuve qui gagne à peine 200 shillings (1,5 euro) par jour en vendant du charbon de bois. Au Kenya, l’année scolaire court de janvier à octobre.