Elle pourrait atteindre 74,7 %du PIB en 2020, selon l’institution de Breton Woods.
Dans son rapport post décaissement des 152,61 millions de dollars au titre de l’instrument de financement rapide (IFR) pour aider le pays à faire face à la Covid-19, le Fonds monétaire international a présenté un bilan peu reluisant de la situation économique du Gabon. Résultat, entre incertitude entourant les perspectives à court terme, loi de finances exagérément optimiste, dynamique de la dette en constante dégradation, l’hypothèse d’un risque d’insolvabilité est de plus en plus grande.
En effet, la forte propension du gouvernement gabonais à recourir aux emprunts pourrait avoir un violent impact sur l’économie nationale. C’est ce que fait savoir le Fonds monétaire international (FMI) qui estime que la dette publique du Gabon «dépassera le repère de risque élevé, et atteindra 74,7 % du PIB en 2020 et en 2021, du fait de la prise en compte des arriérés intérieurs passés qui ont été validés dans l’encours de la dette en 2019, du creusement des déficits budgétaires et du ralentissement de la croissance».
Entre incertitudes entourant les perspectives à court terme, loi de finances exagérément optimiste, dynamique de la dette en constante dégradation et risques sur sa viabilité, le Gabon court aujourd’hui un véritable risque d’insolvabilité. Le rapport souligne également que ce taux dépasse le seuil de convergence de 70% du PIB en vigueur dans la zone Cemac, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). L’institution monétaire indique tout de même que la dette du pays sera orientée à la baisse.
Selon les projections, elle s’établira à 60,2 % du PIB en 2025. Cette situation qui devrait logiquement accentuer la pression sur une dette déjà abyssale (5600 milliards de FCFA à fin mars), et qui devrait selon les projections, atteindre jusqu’à 75% du PIB en 2021, soit 5 points au-dessus du seuil communautaire, pourrait également être accélérée par « les risques budgétaires pesant sur les entreprises publiques » et surtout par la hausse inconsidérée des dépenses budgétaires.
Les autorités gabonaises ont indiqué que la dette publique du pays a été de l’ordre de 5 346,5 milliards en 2019, soit une hausse 1,6% par rapport à l’année 2018. Selon la Direction générale de la dette, cette évolution, s’explique par la hausse de la dette extérieure de 3,5% malgré la baisse de l’encour intérieur de 3%. Dans le détail, la dette publique du Gabon est constituée à 72,5% de dette extérieure en explosion (contre 68,9% en 2018) et de 27,5% de la dette intérieure (contre 31,1% en 2018). Une année 2019 où le gouvernement a multiplié les emprunts à l’international pour renflouer ses caisses et contrer ses tensions de trésorerie.
S’inquiétant de la hausse des vulnérabilités économiques dans un contexte de progression de l’endettement public, l’institution internationale recommande aux pays africains de manière générale, de mieux maîtriser leurs budgets, d’améliorer la collecte de l’impôt et de créer un cadre favorable à l’investissement.
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