Alassane Ouattara et Emmanuel Macron se rencontrent ce vendredi 4 septembre pour un déjeuner à l’Elysée. Cette rencontre entre le président français et son homologue ivoirien intervient alors que la Côte d’Ivoire traverse une tension politique liée à la candidature du chef de l’État ivoirien pour un troisième mandat.
Des hommes politiques ont à cet effet adressé des courriers au président Macron afin qu’il se prononce sur la question. En retour, Emmanuel Macron par la voix de son chef de cabinet Brice Blondel a répondu : « C’est bien volontiers que je vous aurais apporté une aide, mais le principe de souveraineté des États ne permet pas à la Présidence de la République française d’intervenir dans le dossier que vous évoquez. » De nombreuses interrogations ne cessent cependant de tarauder l’esprit des Ivoiriens et des observateurs de la vie politique en Côte d’Ivoire sur le contenu de la rencontre entre Macron et Ouattara.
Tensions au Mali et présidentielle au menu des discussions
Les deux hommes qui se rencontrent environ deux mois après le décès de l’ancien premier Amadou Gon Coulibaly vont échanger sur deux principaux sujets. La crise au Mali, puis l’élection présidentielle du 31 octobre prévue en octobre 2020. Egalement tous les regards sont tournés vers le président Emmanuel Macron. Selon son entourage, il va d’abord « écouter et sonder l’état d’esprit » de celui dont il avait salué la « décision historique » de ne pas se représenter.
Sur le fond, côté français, la ligne n’a pas bougé : Macron, comme il l’a plusieurs fois dit à Ouattara lors de leurs derniers entretiens, était favorable à un changement générationnel en Côte d’Ivoire. Un message que Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, avait répété au président ivoirien lors d’un déplacement à Abidjan quelques jours après la mort d’Amadou Gon Coulibaly.
De son côté, Alassane Ouattara tentera de justifier son choix, notamment en lui expliquant qu’il n’avait pas d’autre option pour préserver la stabilité de son pays, si chère à Paris. L’Elysée, craint une nouvelle crise politique due à la réelection d’Alassane Ouattara. Elle pourrait déstabiliser la Côte d’Ivoire, ce partenaire majeur, poumon économique de l’Afrique de l’Ouest, où les investissements français sont importants.
Pour un retour à la normale au Mali
Durant leur entretien, les deux présidents ont longuement planché sur la crise au Mali et le coup d’Etat qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août. Curieusement, ils ne partageaint pas le même avis. Alors que Emmanuel Macron a immédiatement acté le départ d’IBK et plaidait pour une transition rapide, Alassane Ouattara a plaidé pour le maintien de son homologue malien. Sa volonté d’asphyxie de la junte n’était pas soutenue par Macron, qui s’inquiétait notamment de la poursuite du soutien logistique aux milliers de soldats français déployés au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane.