Les trois candidats venus du continent ont l’avantage d’être des poids lourds.
Suite à la démission du Brésilien Roberto Azevedo, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) entame ce lundi le processus de sélection de son nouveau patron. Huit candidats sont en course, dont trois Africains. Mais plusieurs candidats minoritaires devraient être éliminés.
Le choix du nouveau directeur général pourrait prendre plusieurs mois à cause de la querelle commerciale sino-américaine. Les Etats-Unis s’estiment mal traités par le gendarme du commerce mondial.
L’Afrique est la seule région du monde à n’avoir pas encore dirigé l’OMC. Et si elle réduit ses chances en partant en ordre dispersé, les trois candidats venus du continent ont l’avantage d’être des poids lourds.
Un fauteuil pour trois
L’Egyptien Abdel Hamid Mamdouh, 68 ans, a une parfaite connaissance de l’organisation, au sein de laquelle il a travaillé 20 ans. Il a rejoint, il y a deux ans, un cabinet d’avocats suisse.
Ngozi Okonjo Iweala, âgée de 66 ans est sans débat celle qui présente le curriculum vitae le plus renversant. La Nigériane est ex-directrice général de la Banque mondiale, deux fois ministre des Finances de son pays…
Elle jouit du soutien de son compatriote, l’homme d’affaire Ali Dangoté. Ngozi Okonjo Iweala fait aussi partie des quatre envoyés spéciaux de l’Union africaine pour la relance après la pandémie de covid 19. Cependant sa proximité avec Washington pourrait constituer un handicap.
L’autre candidate africaine est la kényane Amina Mohamed. C’est une ancienne ministre. Elle fut aussi ambassadrice du Kenya à l’OMC dont elle a présidé plusieurs organes. Agée de 58 ans, elle brigue pour la deuxième fois le poste de directeur général. Le résultat du processus de désignation n’étant pas attendu avant plusieurs mois.
Les Etats-Unis mécontents de l’OMC
Selon les Etats-Unis le temps est venu de «réinitialiser» l’OMC dont les résolutions en matière de tarifs douaniers sont dépassées. «Aujourd’hui, les résolutions sur les droits de douane qui sont en place sont dépassées et ne reflètent plus les choix des politiques des pays membres et les conditions économiques des membres», affirmait Robert Lighthizer. Le Représentant américain au Commerce s’exprimait en juin dernier dans un discours préparé pour son audition devant la Chambre des représentants
«En conséquence, de nombreux pays dotés de grandes économies développées maintiennent des taux de droits de douane très élevés, bien supérieurs à ceux appliqués par les Etats-Unis», avait-t-il déploré.