Certains candidats déclarés de l’opposition ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel. Ils souhaitent qu’il déclare inéligible Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre.
L’opposition ivoirienne n’a pas dit son dernier mot concernant la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat. Certains candidats déclarés de l’opposition ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel qui doit valider ou non les candidatures. Ils souhaitent qu’il déclare inéligible Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre.
La candidature de Ouattara contestée
Pascal Affi N’Guessan, le candidat du Front populaire ivoirien (FPI) conteste devant l’institution l’éligibilité du président de la République sortant. Dans sa requête adressée au Conseil constitutionnel, il essaye de justifier l’illégalité d’une candidature Ouattara en 2020.
« Le candidat Alassane Ouattara ne peut prétexter d’une virginité de mandature lui permettant de briguer un troisième mandat (…) De toute évidence il a poursuivi son deuxième mandat sous l’empire de la Constitution de 2016 », écrit Pascal Affi N’Guessan.
« Ensemble pour la démocratie et la souveraineté » (EDS), la plateforme de soutien à Laurent Gbagbo n’est pas restée sans rien faire. Elle a aussi introduit un recours pour la même raison. Invoquant les mêmes arguments à savoir la « continuité législative » énoncée dans l’article 183 de la Constitution de 2016. Une continuité avec les dispositions de la Constitution de 2000 qui déjà limitaient à deux le nombre de mandats.
La crainte d’Emmanuel Macron
Pour finir, les avocats d’Henri Konan Bédié et de Guillaume Soro ont eux aussi réagi. Dans une longue lettre commune, ils ont déposé un recours pour réclamer là encore le rejet de la candidature d’Alassane Ouattara.
Contrairement à certains dires, Emmanuel Macron serait mécontent de la candidature d’Alassana Ouattara pour un troisième mandat consécutif à la présidence de la République. Pendant un déjeuner à l’Élysée, le 4 septembre, le président français a fait part à son homologue ivoirien de ses inquiétudes à l’approche de la présidentielle.
Le chef d’Etat français a proposé à Alassane Ouattara (ADO) de procéder à un report du scrutin. Le but étant de lui permettre, ainsi qu’à Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, de se retirer.
Ce délai lui donnerait en effet la possibilité de faciliter l’ouverture d’un dialogue avec ses deux principaux opposants. Egalement de trouver un successeur pour opérer le « changement générationnel ». En réponse, le chef de l’État ivoirien a refusé.