Cette querelle politicienne fait craindre une confrontation militaire en Éthiopie.
Le différend entre le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le parti au pouvoir dans la région du Tigré, une des neuf régions de l’Éthiopie, fait craindre le pire. Les tensions tournent autour de la décision du gouvernement régional de poursuivre l’organisation de sa propre élection pour le parlement tigré mercredi.
Le nœud du problème
Tout a commencé le parti au pouvoir dans la région, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a annoncé que les élections pour un parlement régional auraient lieu. Alors que le gouvernement fédéral et le conseil électoral annonçaient le report de toutes les élections.
Le TPLF a justifié sa posture part le fait que le mandat de M. Abiy devrait prendre fin ce mois-ci à la fin des mandats parlementaires. Aussi que le report des élections qui en principe devaient avoir lieu en août était contraire à la constitution.
Pour les alliés de M. Abiy, la commission électorale a reporté les élections en raison de l’épidémie de coronavirus. Par conséquent le premier ministre reste un dirigeant légitime, car le Parlement fédéral a prolongé son mandat de 12 mois supplémentaires.
Le TPLF défend l’autonomie
Le TPLF affirme qu’il est déterminé à maintenir la région au sein de l’Éthiopie. Mais il défendra « l’autonomie » et contestera la tentative de M. Abiy de construire un État « unitaire » fort. « Nous ne reculerons jamais pour quiconque a l’intention de supprimer notre droit durement acquis à l’autodétermination et à l’autonomie », a déclaré en août dernier Debretsion Gebremichael, le chef de la région.
En réponse, le gouvernement a déclaré illégales les élections au Tigré. Rappelant que seul le conseil électoral national a le pouvoir d’organiser des élections. Cependant, M. Abiy a exclu l’envoi de troupes fédérales dans la région pour arrêter les élections. Mais les extrémistes pro-Abiy ont appelé à une intervention militaire au Tigré.
« Le gouvernement fédéral n’a aucune intention ni aucun intérêt d’attaquer son propre peuple », a déclaré le premier ministre le 25 juillet.
Le TPLF, avec son chef Meles Zenawi, au poste de Premier ministre de 1995 à 2012, a vivement ressenti la perte de pouvoir sous M. Abiy. Il voit la campagne du Premier ministre pour mettre fin aux violations des droits de l’homme et à la corruption comme une victimisation des membres du TPLF.