L’ancien ministre tchadien du Pétrole et de l’Énergie Djerassem Le Bemadjiel a été inculpé et placé sous mandat de dépôt vendredi, notamment pour corruption et détournement de fonds publics, a indiqué samedi 5 septembre le ministre tchadien de la Justice.
Djerassem Le Bemadjiel, ministre du Pétrole du Tchad de janvier 2013 à août 2016, a été interpellé le 3 septembre au retour d’un voyage à l’étranger. Et devra répondre d’accusations de « détournement de deniers publics », d’« utilisation illicite des biens de l’État », de « corruption », d’« atteinte à la fortune publique », d’« abus de confiance », d’«enrichissement illicite », de « complicité de détournement de deniers publics » et d’« entrave au bon fonctionnement de la justice » a indiqué le ministre tchadien de la justice.
« Il n’a pas encore été entendu, il s’agit seulement de l’inculpation », a précisé le ministre, Djimet Arabi. Un de ses avocats a confirmé qu’il avait été placé sous mandat de dépôt, sans donner plus de détails alors que sa défense est en train d’être mise en place.
Des pertes abyssales de 17 millions de dollars à un cabinet américain
Dans la plainte, que JA a pu consulter, les inspecteurs écrivent par exemple que « l’ex-ministre a systématiquement autorisé le paiement de vingt-cinq factures d’un montant cumulé de 16 900 000 dollars à titre d’honoraires au cabinet Alex Stewart International et ce, en flagrante violation des dispositions contractuelles».
Une énième accusation du genre
Les enquêtes ont été ouvertes le 18 août, par Mahamat Al-Manssour Abdel-Roudjal pour le compte de l’Inspection générale d’État. Selon ses avocats, l’ancien ministre du pétrole et de l’énergie a déjà fait face à ces accusations. Depuis son départ du ministère du Pétrole, il a dû répondre à dix missions de contrôle sur les mêmes accusations. Rien de nouveau », confie ainsi Me Doumra Manassé, un de ses avocats.
Les auditions qui devaient commencer en début de semaine ont été repoussées à vendredi, le temps pour les avocats d’étudier le fond du dossier. Néanmoins, les avocats notent des irrégularités dans la procédure : un mandat d’amener « illégal » puisque leur client « n’a jamais refusé de donner suite à une convocation », ou encore le fait que le rapport qui sert de base aux accusations « n’a pas respecté le principe du contradictoire qui voudrait que le mis en cause réponde aux enquêteurs.