Jeudi, l’avocat du chef de l’État, Abdoulaye Ben Meïte, a demandé l’inéligibilité d’Henri Konan Bédié. L’ancien président ivoirien était membre du Conseil constitutionnel jusqu’à récemment selon lui.
Henri Konan Bédié, 86 ans, est candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. L’ancien président centrafricain a déposé son dossier à la Commission électorale indépendante (CEI) fin août. Pourtant depuis vendredi, son statut de membre de droit du Conseil constitutionnel en tant qu’ancien chef de l’État fait polémique. C’est ce que nous rapporte RFI.
Henri Konan Bédié, juge et partie
La confusion que créée le statut de M. Bédié sert d’argument politique à ses adversaires. Ceux-ci appellent le Conseil constitutionnel à annuler la candidature Bédié. Jeudi, lors d’une audience, le Conseil constitutionnel examine la requête du PDCI demandant l’inéligibilité d’Alassane Ouattara. Alors que l’avocat du chef de l’État, Abdoulaye Ben Meïte, plaide à son tour l’inéligibilité d’Henri Konan Bédié car membre du Conseil constitutionnel jusqu’à récemment selon lui.
L’avocat appuie son argumentaire sur une lettre datée du 3 juillet dernier, signée Henri Konan Bédié. Dans cette lettre, ce dernier renonce à sa qualité de membre de droit du Conseil. Or d’après le code électoral, un membre du Conseil doit quitter ses fonctions au moins six mois avant une élection pour pouvoir y être candidat. Conclusion, la candidature Bedié doit donc être invalidée selon Me Ben Meite.
L’argument de la défense
Réaction de l’avocat du PDCI, Me Emile Suy Bi : Henri Konan Bédié, n’est pas membre du Conseil constitutionnel puisqu’il aurait déjà renoncé à cette qualité en 2004. Autre raison : l’article 131 de la Constitution stipule que « les fonctions de membres du Conseil constitutionnel sont incompatibles avec l’exercice de toute fonction politique ». Or en tant que président du PDCI depuis 1994, Henri Konan Bédié n’a donc jamais pu être membre de l’institution.
Alors comment cette lettre du 3 juillet pu être rédigée et remise au Conseil constitutionnel ? Certains au sein de l’ancien parti unique parlent une erreur. Le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur la validité des candidatures d’ici au 16 septembre.