La charte rendue publique, samedi 12 septembre, ne répond pas aux attentes du Mouvement du 5 juin.
Une partie du Mouvement du 5 juin (M5) n’adhère pas à la charte de la transition. Et pour cause, la charte rendue publique, samedi 12 septembre, au terme des journées de concertation, « ne reflète pas les points de vue et les décisions du peuple malien».
Selon Choguel Kokalla Maïga, président du comité stratégique du M5-RFP, les militaires au pouvoir doivent revoir leur copie. La plateforme civile à l’origine des séries de manifestations demande qu’au lieu d’un civil ou un militaire à la tête de la transition, le choix majoritaire lors des concertations est d’avoir un civil, selon le M5. Pareil pour le Premier ministre.
Des pratiques antidémocratiques
«Il y a des rajouts à la charte qui n’ont pas été soumis à débat, ainsi que la non prise en compte de manière unilatérale de nombreux points. En conséquence, le M5-RFP dénonce ce qu’il appelle les intimidations, les pratiques antidémocratiques et déloyales dignes d’une autre époque contre lesquelles la lutte pour le changement et la refondation a été enclenchée». Affirme Choguel Maiga.
Selon le M5, «la junte a une volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir à son seul profil». Et Sy Kadiatou Sow, grande figure du mouvement démocratique, d’ajouter. « Le rapport général a été charcuté et ne correspond pas à ce qui a été dit dans les groupes de travail.»
Les faiblesses de la charte
L’ancien Premier ministre, Moussa Mara, pense la même chose. S’il pointe «des faiblesses dans la charte, c’est incontestable», il reconnait quand même qu’il y a « un minimum pour commencer ».
Parmi les faiblesses citées, Moussa Mara évoque la question de «la relation avec la Constitution de 1992». «On semble maintenir, compléter la Constitution alors qu’il y a des éléments dans la charte qui la contredisent», explique-t-il.
Autre faiblesse relevée, selon Moussa Mara, le «collège pour choisir le président, dont on ne connaît pas le contenu et le conseil de transition, avec qui plus est une répartition des sièges qui n’est pas indiquée».