Son investiture pourrait être invalidée par le Conseil Constitutionnel puisqu’il est radié des listes électorales.
Dimanche, Guillaume Soro, 48 ans, a été officiellement candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020, selon RFI. C’est son mouvement, Générations et peuples solidaires (GPS) qui l’a investi. Son investiture pourrait être invalidée par le Conseil Constitutionnel puisqu’il est radié des listes électorales.
« Si la candidature de Guillaume Soro est invalidée en Côte d’Ivoire, c’est clair qu’il y aura un soulèvement populaire. Mais je vous garantis que cela ne va pas dépasser une semaine, parce que Ouattara s’en ira », prévient un sympathisant. Un autre partisan d’assurer : « Sa candidature ne sera pas invalidée, il est bel et bien candidat. Si sa candidature est invalidée, il n’y aura pas d’élection en Côte d’Ivoire. »
« Notre candidat est bel et bien éligible »
« Notre candidat est bel et bien éligible » a insisté Minata Zié, coordinatrice du mouvement GPS. Tandis que d’autres cadres pro-Soro ont lancé des appels à la Cédéo et à la France pour « ne pas laisser apparaître une seconde crise électorale ».
L’investiture de Guillaume Soro a été bien orchestrée. Selon RFI, les organisateurs de la convention d’investiture de l’ex-premier ministre ivoirien se sont amusés avec la rumeur d’un retour imminent de leur leader. « Il va revenir ! », promet-on à la tribune. « D’ailleurs, qui nous dit qu’il n’est pas déjà là, à Abidjan ? ».
Et certains y croire fermement. « Il va débarquer, c’est sûr », susurre un jeune homme à son voisin. Malgré tout ce cinéma, Guillaume Soro n’apparaît pas parmi les siens. Les membres de la « galaxie soroïste » – constellation de partis politiques, mouvements, club de soutiens ou associations pro-Soro – n’auront même pas de quoi se consoler. Même pas une intervention vidéo de leur « Président ».
Guillaume Soro est un ancien chef rebelle, ex-Premier ministre (2011-2012) et ex-président de l’Assemblée nationale (2012-2019). Il vit en France depuis qu’un mandat d’arrêt a été émis contre lui en décembre 2019 par la justice ivoirienne. Il a également été condamné à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics ». Une sentence que ses partisans jugent politiquement motivée.