Le M5-RFP condamne la non prise en compte unilatérale de nombreux points de la charte de la transition adoptée le weekend.
Ce weekend, la charte de la transition politique a été adoptée au Mali après trois jours de travaux. Le M5-RFP (Mouvement du 05juin, Rassemblement des Forces Patriotiques) se démarque pour sa part du document. Il ne refléterait pas « les points de vue et les décisions du peuple malien ».
Intimidations, pratiques anti-démocratiques…
« Le M5-RFP condamne la non prise en compte unilatérale de nombreux points du document qui n’avait pas fait l’objet ni de rejet, ni même de réserve dans aucun groupe. Il s’agit notamment des assises nationales sur la refondation, l’organe de gestion du mécanisme de veille de la transition, le haut conseil consultatif. » Explique Choguel Kokalla Maiga, joint par la a Deutsche Welle. C’est le coordinateur du Mouvement du 05 juin.
Selon lui, il y a une volonté de confiscation du pouvoir au profit des militaires putschistes. « En conséquence, le M5-RFP dénonce les intimidations, les pratiques anti-démocratiques dignes d’une autre époque contre lesquelles la lutte pour le changement et la refondation a été déclenchée. »
Une lueur d’espoir
La position du M5-RFP diverge avec celle des autres participants à la concertation nationale. « L’ambition c’est que nous arrivons à réunir les Maliens en grande partie et nous arrivons aussi à travailler avec la communauté internationale. Donc nous faisons confiance au CNSP et à l’ensemble des leaders pour travailler à ce que la collaboration avec la Cédéao (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) se passe dans les bonnes conditions. », confie l’ancien Premier ministre Moussa Mara.
Dramane Yalcouye est le président des jeunes de Ginna Dogon, une association malienne pour la protection et la promotion de la culture dogon. Il se veut optimiste car la durée de la transition va « poser les jalons d’un Mali nouveau ».
La durée de la transition
Si la durée de la transition a été dévoilée (18 mois), il y a le doute autour du profil du nouveau président de transition. « Il y a encore des travaux à faire en sourdine pour qu’il puisse y avoir un consensus sur ce président ou cette vice-présidente, ce vice-président ou cette vice-présidente et ce gouvernement qui aura 25 membres maximum, » estime Coumba Bah, communicatrice.
Les organes de la future transition politique au Mali seront composés d’un président de la transition. Celui-ci sera assisté par un vice-président, d’un conseil national de la transition avec 121 membres et d’un gouvernement de 25 membres.
Les membres des organes de transition auront pour missions de renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire national ou encore d’organiser les élections générales dans le pays.