Deux filles équipées de ceintures explosives se sont infiltrées dans le village de Zeleved, une localité frontalière avec le Nigéria. Leur mission était de se mêler aux civils et de se faire exploser au milieu de la foule.
Samedi noir, pour les habitants du village de Zeleved, une localité camerounaise frontalière avec le Nigeria. Une nouvelle attaque du groupe terroriste Boko Haram dirigé par Aboubakar Shekau a tué cinq personnes, dont le chef du village et son épouse. Selon les autorités locales, les opérations terroristes s’adaptent régulièrement aux mesures de sécurité mises en place par les autorités.
Zeleved, constamment attaqué
Au fil du temps, ces terroristes changent de mode opératoire. Cette fois, des tirs de diversion d’un groupe armé caché face au camp militaire, se sont échappés dans le village de Zeleved confient les autorités locales. Deux femmes équipées de ceintures explosives avaient préalablement été infiltrées dans le village. Samedi soir, l’une d’elle a ainsi tué cinq personnes, dont un chef de village et son épouse. L’autre a été blessée et n’est pas parvenue à faire exploser sa charge. Capturée, elle est actuellement en détention.
Boko Haram défie les comités de vigilance
Selon une source locale indépendante, ce secteur fait régulièrement l’objet d’attaques du groupe d’Aboubakar Shekau, replié de l’autre côté de la frontière, côté nigérian. « Lorsque les premiers rayons de soleil apparaissent sans attaque nocturne, on dit Dieu merci », soupire un soldat posté à Zeleved, village de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun régulièrement attaqué par les jihadistes du Nigeria proche.
Des assassinats isolés, des jets de grenade, des attaques de postes militaires ou des actes de banditisme meurtriers… L’intention, dit cette source, est non seulement le pillage de vivres et d’équipements, mais aussi la volonté de frapper les esprits. Depuis 2014, les combattants de Boko Haram sévissent dans cette région frontalière du Nigeria et les habitants de Zeleved, situé dans une zone enclavée perdue dans les montagnes, n’ont quasiment pas eu de répit.