Six mois après le décès du leader de ce parti de l’opposition, des camps se forment, des départs s’enchaînent. La tension monte.
Le décès d’Adamou Ndam Njoya le 7 mars 2020 a laissé un grand vide au sein du parti historique l’Union démocratique du Cameroun. Bien que sa succession ne soit pas officiellement ouverte, des voix s’élèvent, des camps se forment et des divisions se créent. La guerre de succession fait rage au sein du parti, sur fond d’accusation d’ethnicisme.
Démissions en cascade
A ce jour, deux des trois vice-présidents du parti ont rangé l’écharpe de l’UDC.
Cyrille Sam Mbaka, l’un des caciques du parti a rassemblé le 10 septembre à Yaoundé des personnalités avec qui il a passé des moments mémorables. Il y a l’activiste Mboua Massock, la journaliste Henriette Ekwé, le patron du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), Anicet Ekane, le responsable de la communication du Social democratic front, (SDF) Jean Robert Wafo ou encore le jeune patron du Peuple uni pour la révolution sociale (PURS) Serge Espoir Matomba.
L’objectif de cette rencontre était l’annonce de son départ de cette formation politique. « je vous annonce solennellement mon départ de l’UDC », déclare Cyrille Sam Mbaka. « C’est une rupture qui est un déchirement, un crève-cœur, mais je le fais en toute connaissance de cause », a martélé celui qui fût le proche collaborateur d’Adamou Ndam Njoya. Cyrille Sam Mbaka dénonce « l’inondation des concepts tels que cordination nationale des activités de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), présidente élue, présidente nationale léguée ». Des expressions nées au lendemain du décès d’Adamou Ndam Njoya.
L’ex candidat député dans le Wouri ajoute : « mon départ de l’UDC ouvre ainsi la porte d’une légalité léguée aux dires de certains responsables du parti dans les réseaux sociaux. Christophe Ndeuhela a lui aussi quitté le parti « on m’avait dit que le 1er-vice-président était malade et ne pouvait assister à la réunion de Foumban, alors qu’il n y’avait pas été convié ».
Tomaïno Ndam Njoya pointée du doigt
Selon Sam Mbaka, une poignée de gens se sont retrouvés à Foumban et se sont autoproclamés dirigeants du parti. « Les textes du parti sont clairs. La convention nationale au cours de laquelle est désigné le président de l’UDC se réunit tous les cinq ans sur convocation du président sortant ou l’un de ses vice-présidents. Elle peut aussi être convoquée en session extraordinaire à la demande du président national, du conseil exécutif ou des tiers des comités départementaux » insiste Cyrille Sam Mbaka.
Des accusations que rejettent Tomaïno Ndam Njoya. « Ni le conseil exécutif national, ni la convention nationale extraordinaire ne pouvaient se tenir en raison de la situation sanitaire et de la logistique necessaire », justifie un proche de la veuve.