L’organe en charge des élections a reconnu lundi 14 septembre des difficultés dans l’organisation du double scrutin prévu le 27 décembre prochain et a fait quelques propositions au Comité stratégique d’appui au processus électoral, pour essayer de rattraper son retard.
L’Autorité nationale des élections (ANE) a des difficultés multiformes à trois mois de la tenue de la présidentielle et des législatives. Particulièrement note-t-elle dans l’enrôlement des électeurs. Elle a fait quelques propositions au Comité stratégique d’appui au processus électoral, pour essayer de rattraper son retard. Un conseil des ministres extraordinaire était prévu ce mardi après-midi à Bangui pour discuter ces propositions. L’objectif des autorités : éviter un report des élections. Mais l’opposition reste sceptique.
1,66 million d’inscrits
Devant le Comité stratégique d’appui au processus électoral, ce lundi, l’ANE a fait un état des lieux de l’avancement des opérations. Ainsi le weekend dernier, 1,667 million de personnes étaient inscrites sur les listes électorales. L’enrôlement est terminé dans le pays sauf dans quelques localités en raison de l’insécurité. Reste la diaspora et les réfugiés. L’ANE explique qu’elle n’a pas pu mener à bien leur enrôlement à cause de la pandémie de coronavirus et la fermeture des frontières.
Crainte d’un report des élections
Mesure principale demandée par l’ANE : le report de 15 jours la date butoir pour la publication des listes électorales. Initialement prévu le 27 septembre, l’ANE propose le 8 octobre prochain. Autre demande : doubler le nombre des agents pour l’enrôlement ainsi qu’un raccourcissement du délai de réclamation et de contentieux.
Marcel Djimassé qui représente la majorité au Comité stratégique d’appui au processus électoral, estime que les délais pourraient ainsi être tenus. « Si l’arrangement que propose l’ANE, est accepté par la Cour constitutionnelle et l’Assemblée nationale, peut-être que oui, on pourrait tenir le premier tour dans les délais. ». Mais pour cela il faudrait modifier le code électoral. À trois mois de la présidentielle, cela paraît trop court à Sosthène Guetel Dilamkoro, représentant de l’opposition au sein du comité.
« Ce sont des propositions irréalistes, le temps pour l’Assemblée nationale de recevoir le code électoral, de l’examiner, de le renvoyer au chef de l’Etat, au chef de l’Etat de l’envoyer à la Cour constitutionnelle. Vraisemblablement, on ne pourra pas tenir ce délai. Pour ne pas perdre de temps, il faut aller à l’essentiel. Il faut ouvrir une consultation des forces vives pour débloquer la situation dans un cadre de consensus ».
Il faut faire vite. En cas de retard trop important, le mandat du chef de l’État pourrait arriver à son terme. Tous insistent pour éviter une vacance du pouvoir et une nouvelle transition politique.