Mardi, le Conseil des églises d’Afrique du Sud a organisé un temps de silence et de recueillement, dans plusieurs villes du pays.
En Afrique du Sud, les fonds consacrés à la lutte contre le Covid-19 créée des tensions. Des évêques, des révérends, et d’autres représentants de différentes églises chrétiennes, dénoncent la corruption dans sa gestion.
Mardi 15 septembre, le Conseil des églises d’Afrique du Sud (SACC) a organisé un temps de silence et de recueillement, dans plusieurs villes du pays. Notamment au Cap ou à Pretoria. Les manifestants sont restés « sans discours face à ce niveau d’escroquerie révoltant » selon les mots du secrétaire général du conseil.
Des pratiques de corruption au sommet de l’État
Ces responsables religieux avaient, au cours des dernières semaines, élevé la voix pour protester contre des pratiques de corruption qui se perpétuent au sommet de l’État. Ainsi que ses conséquences sur les vies des plus vulnérables en temps de Covid-19.
En effet, les affaires compromettant l’ANC se sont multipliées depuis le début de la pandémie : Matériel de protection surfacturé, ou jamais livré, contrats publics alloués à des proches du pouvoir…
Cette fois-ci, ils profitent du mois dédié au patrimoine en Afrique du Sud, pour lancer le slogan « la corruption n’est pas notre héritage », et dénoncer l’idée qu’elle serait inscrite dans l’ADN du pays.
L’ANC piégée dans des scandales
Le Conseil des églises n’en est pas à sa première manifestation contre la corruption. Le SACC qui a joué un rôle important dans la lutte anti-apartheid, dénonçait déjà sous Jacob Zuma la prise de contrôle de l’État par une élite. Il avait exigé la démission de l’ancien président. L’organisation espère cette fois-ci que Cyril Ramaphosa saura réagir à temps.
En août dernier, le chef de l’Etat avait lancé une campagne contre la corruption au sein de l’African National Congress (ANC). Dans une lettre adressée aux membres du parti, Cyril Ramaphosa faisait remarquer que l’ANC reste impliqué dans des affaires de corruption.
Le président de la République évoquait les scandales d’attribution d’appels d’offres pour des équipements destinés à lutter contre le coronavirus. Ainsi que les affaires d’attribution d’emplois comme faveurs à des proches et la corruption au plus haut sommet de l’état.