L’organisation sous-régionale insiste sur la nomination d’un président et d’un Premier ministre de transition civils.
Les militaires au pouvoir au Mali étaient mardi 15 septembre à Accra. Ils ont rencontré la délégation des chefs d’Etats de la Cédéao pour les convaincre de lever les sanctions économiques et d’accompagner la transition dans le pays. Peine perdue.
Après une réunion en privé, les chefs d’Etat de la Cédéao n’ont pas accepté les propositions de la junte malienne. L’organisation sous-régionale insiste sur la nomination d’un président et d’un Premier ministre de transition civils. « Nous espérons que nous parlons de jours et non de semaines », a déclaré le président ghanéen Nana Akufo-Addo, à nos confrères de RFI.
Condition non-négociable
Ce n’est qu’après ces nominations que les sanctions économiques contre le Mali seront levées. Le président ivoirien, Alassane Ouattara a souligné que le Mali ne pouvait pas « rester dans cette situation pendant des jours et des semaines ». « C’est important pour nous tous », a-t-il insisté.
La semaine prochaine, le médiateur de la Cédéao, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan se rendra à Bamako. Objectif : s’assurer des avancées vers la transition civile du CNSP. C’est le Conseil national pour le salut du peuple institué par les militaires pour gouverner le pays.
Aucun accord entre la Cédéao et la junte
Le CNSP devra être dissous après l’installation de la transition selon le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré : « Une fois que les structures de la transition seront mises en place avec le président, le Premier ministre et le gouvernement, il va de soi que le Conseil national du salut du peuple sera dissous de fait. »
Aucun accord n’a encore été trouvé avec la Cédéao depuis que les putschistes ont pris le pouvoir le 18 août. Les pays de la sous-région demandent l’organisation d’un scrutin dans les douze prochains mois. Et en attendant, la nomination d’un président et d’un Premier ministre par intérim civils.
De leur côté, la junte veut une transition d’une durée de 18 mois. C’est l’option retenue dans la charte adoptée samedi à Bamako, après les trois journées de concertations. Cette transition est jugée beaucoup trop longue pour la Cédéao. Mais les partisans de la charte justifient ce délai par un besoin de temps et d’autorité pour redresser le pays.