Mgr Abraham Komé, l’évêque de Bafang, par ailleurs président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun déclare que « Le Cameroun ne vit plus dans la perspective de son progrès, mais dans le vertige d’un chaos grandissant ».
Mgr Abraham Kome, évêque du Diocèse de Bafang, et président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun embarrasse le pouvoir. Ceci à cause d’une lettre qu’il intitule « Mon point de vue face à la situation politique de notre pays ».
Selon le prélat, « le refus jusqu’à ce jour de donner à notre pays un processus électoral plus à même de porter aux responsabilités ceux que le plus grand nombre aurait librement choisi apparait comme un stratagème au service de cette pérennisation aux fruits amères pour le plus grand nombre de citoyens ». Selon le prélat, ce système électoral est à l’avantage des dirigeants au détriment du peuple.
Un contexte politique tendu
Ce texte de Mgr Kome intervient alors que l’actualité au Cameroun est actuellement marquée par la convocation des corps électoraux, en vue de l’élection des conseillers régionaux prévue pour le 6 décembre 2020. Le parti du président de la République, Paul Biya, (au pouvoir depuis le 6 novembre 1982), le Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc) et ses alliés, font face à une fronde du principal opposant au président Paul Biya, Maurice Kamto et de son parti le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Ce parti qui avait boycotté les élections couplées des législatives et municipales du 12 février 2020, réclame avant toutes autres élections au Cameroun, le règlement de la crise anglophone qui sévit depuis 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et la mise en place d’un code électoral de consensus.
Déshumanisation du peuple
Mgr Abraham Kome affirme encore, dans son texte du 14 septembre, que « le désespoir est mobilisateur et, ici ou ailleurs, tout stratagème continu finit toujours par susciter en face, des stratégies d’affranchissement ». L’évêque de Bafang précise que la question de savoir quelle attitude adopter face à l’appel à manifester dans les rues pour obtenir le changement au Cameroun lui a été posée par des chrétiens de son diocèse.