Son avocat Emmanuel Simh compte bien se pourvoir en cassation devant la Cour suprême du Cameroun.
La condamnation à la prison à vie a été confirmée en appel pour Sisiku Ayuk Tabe, le leader des séparatistes anglophones. Le verdict est tombé le jeudi 17 septembre. L’ancien premier président de la République d’Ambazonie non reconnue a été condamné. Ainsi que ses neuf co-accusés, rapporte la presse camerounaise.
Sisiku Julius Ayuk Tabe avait été arrêté en 2018, puis condamné l’an dernier par un tribunal militaire pour « sécession » et « terrorisme » en lien avec le conflit dans les régions anglophones du Cameroun.
Procès expéditive
« Les juges se sont comportés comme des chargés de mission et non comme des juges en charge de rendre la justice. Comment peut-on juger une affaire aussi grave en si peu de temps ? », s’irrite Emmanuel Simh, l’avocat du séparatiste anglophone.
« Lors du procès au tribunal militaire de Yaoundé, il avait également été jugé très rapidement en une seule nuit. Ni nos clients ni les avocats n’avaient été entendus. Nous demandions à l’époque que la traduction du procès soit faite en anglais. Le tribunal militaire, qui n’a pas voulu nous suivre, a jugé nos clients en notre absence. Ils n’ont pas été entendus ni à cette audience militaire, encore moins à la cour d’appel ». Déplore-t-il.
« Il y a eu déni de justice »
L’avocat des militants séparatistes estime qu’il y a eu déni de justice depuis le début du procès. Ses clients n’ayant pu présenter leur défense. Emmanuel Simh compte bien se pourvoir en cassation devant la Cour suprême du Cameroun.
La présidence de Sisiku Ayuk Tabe a débuté avec la déclaration unilatérale d’indépendance d’Ambazonie le 1er octobre 2017. Au départ, Tabe et le gouvernement provisoire ont rejeté l’idée d’une lutte armée, préférant se concentrer sur une campagne diplomatique visant à obtenir une reconnaissance internationale.
La présidence de Tabe a pris fin quand lui et d’autres dirigeants ambazoniens sont arrêtés au Nigeria. Ensuite extradés vers le Cameroun en janvier 2018. Samuel Ikome Sako a été annoncé président par intérim un mois plus tard.