Depuis le 13 septembre, le candidat malheureux à la présidentielle de 2018 peaufine sa stratégie. Elle passe par la rencontre avec certains leaders Edith Kah Walla du Cameroon People’s Party (CPP), Ni John Fru Ndi du SDF et d’autres activistes à l’étranger.
Plus que quatre jours et le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) met en action sa décision de marcher « contre le régime de Paul Biya et la tenue des élections régionales ».
Quelle stratégie pour réussir ?
Pour « marquer son pénalty », le leader en séjour à Douala depuis le 13 septembre multiplie les échanges avec d’autres leaders notamment Edith Kah Walla du Cameroon People’s Party (CPP) et Aboubakar Ousmane Mey, de l’Alliance nationale camerounaise (ANC). Maurice Kamto a appelé l’un des membres de la société civile à l’instar de Djeukam Tchameni, initiateur du Cadre citoyen de concertation, un espace de conversation entre les différentes forces politiques du pays.
Par téléphone, Ni John Fru Ndi fondateur du Social Democratic front (SDF) a rassuré qu’une concertation se tiendrait entre son état-major et celui du MRC, les cadres du SDF emmenés par son vice-président Joshua Osih. Non sans se prononcer sur sa participation à la marche « Nous ne pouvons pas nous engager dans un mouvement sans en connaître les tenants et les aboutissants », s’offusque un des responsables du SDF.
Maurice Kamto souvent trahi par ses proches, avance avec prudence. Son objectif est de dissimuler sa stratégie et opérer sa stratégie par surprise. A Douala, il est entouré d’une faction qui comprend l’économiste Christian Penda Ekoka, l’universitaire Alain Fogué, l’ancien député Albert Dzongang, l’avocat Yondo Black ainsi que le Dr Modeste Ngono cadre du MRC. Son ami Me Akere Muna a décliné ses coups de fil arguant qu’il a « momentanément pris ses distances avec la politique ».
« Marche pacifique »
«Les marches appelant au départ de Paul Biya ne sont pas des actes d’insurrection, de rébellion ou d’hostilité contre la patrie, mais l’expression pacifique de l’exaspération face à un pouvoir qui n’entend plus les pleurs des populations », a déclaré Maurice Kamto dans un communiqué rendu public. Selon lui, le scrutin ne peut avoir lieu « avant résolution de la crise en zone anglophone et la réforme consensuelle du code électoral ».
Alors que le premier rassemblement est fixé au 22 septembre le ministre de la Communication évoque un « mouvement insurrectionnel ». Les manifestations ont été interdites par les autorités, qui ont promis la plus grande fermeté à Yaoundé comme à Douala, contre les contrevenants. Y prendre part est passible « d’un emprisonnement à vie » a même menacé Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale.