D’après le procureur Taj al-Sir Ali al-Haber, les quantités récupérées sont suffisantes pour faire exploser Khartoum.
Importante saisie d’explosifs au Soudan. Au cours de 12 opérations qui ont duré sur presque un mois, les Forces de soutien rapide ont arrêté 41 personnes. A cela j’aoute la saisie de plus de 3 500 détonateurs, 850 blocs de TNT ou encore quatre sacs de nitrate d’ammonium. C’est le produit à l’origine de la terrible explosion de Beyrouth, au Liban, début août. Pour les enquêteurs, la destination de cet armement reste inconnue.
Une contrebande qui menace la sécurité nationale
D’après le procureur Taj al-Sir Ali al-Haber, les quantités récupérées sont suffisantes pour faire exploser Khartoum. Les autorités ont dénoncé cette contrebande qui menace la sécurité nationale. En plus d’enrichir les criminels avec par exemple des détonateurs achetés 50 dollars et revendus cinq fois le prix au marché noir.
S’agissant de l’utilisation de ces explosifs, les FSR ont avancé deux théories. Sans toutefois apporter une preuve inattaquable. Dans un premier temps, un commerce illégal destiné au secteur minier et notamment celui de l’or. Ensuite, la piste politico-terroriste.
Des tentatives de sabotage contre la transition
Les explosifs sont les mêmes que ceux utilisés lors de l’attentat qui avait visé le convoi du Premier ministre à Khartoum en mars. C’est en tout cas ce qu’affirme Jamal Jumaa, le porte-parole des FSR. Le brigadier général a dit craindre des tentatives de sabotage contre la transition. D’ailleurs, il a appelé à un meilleur contrôle de la circulation des armes au sein des forces de sécurité.
Pour finir, cette saisie tombe au moment où les États-Unis réfléchissent à retirer le Soudan de la liste des pays sponsorisant le terrorisme. Une décision qui soulagerait grandement l’économie du pays. Or pour Jamal Jumaa, le commerce d’explosifs avec l’étranger pourrait faire dérailler ce processus et maintenir Khartoum sur la liste.
Rappelons que le premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a douché les espoirs d’une normalisation rapide des liens entre le Soudan et Israël. Mardi 25 août, il a déclaré que cette question ne serait tranchée qu’après la période de transition à Khartoum. Elle doit s’achever d’ici deux ans.
« La phase de transition au Soudan est dirigée par une large coalition avec un agenda spécifique visant à achever le processus de transition et à instaurer la paix et la stabilité dans le pays, jusqu’aux élections libres (en 2022). Le gouvernement de transition n’a pas de mandat au-delà de ces tâches pour décider de la normalisation avec Israël », avait déclaré Abdallah Hamdok.