L’officier supérieur Abdoulaye Ahmat Haroun avait, le 14 juillet, tiré à bout portant sur deux jeunes mécaniciens.
Jeudi 17 septembre, un colonel de l’armée tchadienne a été condamné à cinq ans de prison ferme. A l’annonce du verdict, l’officier supérieur Abdoulaye Ahmat Haroun s’est échappé du tribunal, rapporte le journal Le Monde. Il avait été extirpé par des membres de sa famille.
L’officier supérieur Abdoulaye Ahmat Haroun avait, le 14 juillet, tiré à bout portant sur deux jeunes mécaniciens. L’une des victimes avait succombé sur le champ. La diffusion de la vidéo de la scène, devenue rapidement virale, avait amené début août le gouvernement à réduire considérablement le débit Internet au Tchad. Une mesure dénoncée comme une censure par les défenseurs des droits humains.
Chasse à l’homme
A l’énoncé le verdict condamnant le colonel pour meurtre, « des jeunes et des femmes ont simulé une rixe pour s’enfuir » avec lui. Ce n’est qu’après cinq heures de cavale qu’ « il a été repris avec cinq de ses complices, cachés dans une maison », a annoncé le ministre de la justice, Djimet Arabi à l’AFP.
« Des hommes et des femmes de sa famille arrivés en masse l’ont extirpé du box des accusés pour l’emmener vers une destination inconnue et ont traité le juge d’esclave », avait détaillé Maxvelt Loalngar. C’est le président de la Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH).
Le 9 août, le colonel Haroun s’était envolé à bord d’un avion à destination de l’Egypte. Le Tchad avait alors ordonné que l’appareil d’Egypt Air revienne à N’Djamena afin d’incarcérer le fugitif dès l’atterrissage.
Le débit internet réduit
Début août, le gouvernement avait annoncé réduire « temporairement » le débit Internet. Objectif : éviter la « propagation des messages d’incitation à la haine et à la division ». Mais le débit habituel n’est toujours pas rétabli à ce jour.
Conséquence, apprend-on, il est impossible de se connecter sur certains réseaux sociaux sans VPN (réseaux privés virtuels). « WhatsApp et VPN ne sont pas créés pour s’insulter, pour cultiver la déchirure du tissu national ou pour critiquer des ethnies », avait plaidé M. Déby le 31 juillet.