Elle déplore le maintien des bulletins de vote multiples, des cartes d’électeurs douteuses, des institutions biaisées.
A Djibouti, élections présidentielles sont prévues dans le pays en avril 2021. À huit mois de cette échéance, des voix ont commencé à s’élever pour manifester leur inquiétude autour du scrutin.
Mercredi 15 septembre, Parti du rassemblement pour l’action, la démocratie, le développement et l’écologie (Radde) a saisi officiellement l’Union africaine. La raison : le parti d’opposition a fait part de son inquiétude quant à l’intégrité du vote. Le Radde dénonce une série de fraudes et dysfonctionnements jamais corrigés par le pouvoir.
La transparence électorale
Pour cette formation politique, « la transparence est le seul gage de la viabilité démocratique du pays et de sa stabilité ». Or, d’après le groupe d’opposition, le pouvoir n’a jamais considéré les critiques des missions d’observations internationales au fil des élections. Le Radde observe des « failles » et s’interroge sur le fait que moins d’un quart des habitants soient inscrits au fichier électoral.
« En 1977, notre pays comptait 300 000 âmes pour 61 000 électeurs, ce qui représente environ 20%. Quarante ans plus tard, la population a triplé. L’immense majorité des Djiboutiens a moins de 18 ans. Ce qui explique également le fait qu’il y ait davantage de mineurs que de majeurs pour pouvoir voter. Quarante ans plus tard, nous sommes 900 000 et on parle d’un peu plus de 200 000 électeurs, ce qui est absolument normal, le reste étant des mineurs », détaille Daoud Houmed, le porte-parole de la majorité.
Un système électoral loin des standards internationaux
Le Radde déplore également le maintien des bulletins de vote multiples, des cartes d’électeurs douteuses, des institutions biaisées. En gros, un système électoral qui ne respecterait pas les standards internationaux. Des réformes sont-elles en vue ? Pour Daoud Houmed, la question n’est pas à l’ordre du jour. « Le président de la République est au travail. Il est encore trop tôt pour évoquer la révision des listes électorales, il est encore très naturel de parler des élections de 2021 », déclare-t-il.
Daoud Houmed précise que le leader du Radde, Abdourahman Mohamed Guelleh a lui-même bénéficié du système électoral qu’il critique. C’était lorsque l’opposant avait été élu maire de Djibouti en 2012.