Depuis vendredi 18 septembre, les autorités ont pris des mesures de sécurité draconiennes à l’effet d’étouffer toute action du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto.
Les forces de maintien de l’ordre et de sécurité ont quasiment perdu le sommeilà cause des manifestations annoncées dès ce mardi 22 septembre par l’opposant Maurice Kamto. Depuis vendredi une armada de policiers, gendarmes a investi les grands axes et zones stratégiques munis de dispositifs anti-émeutes. Au centre-ville de la capitale camerounaise, des policiers y sont postés jour et nuit. L’impressionnant déploiement est complété par des blindés, exceptionnellement mis en service.
Dans toutes les régions du Cameroun toutes les dispositions sont également prises afin d’éviter tout débordement. Une note du ministre de l’Administration territoriale rappelle aux gouverneurs d’arrêter tous les contrevenants. Ainsi dans les régions du Littoral, Centre, Ouest… les manifestations et réunions publiques sont interdites jusqu’à nouvel ordre. Ces mesures, visant à dissuader les potentiels manifestants.
Maurice Kamto veut frapper en silence
Albert Dzongang, soutien de Maurie Kamto rappelle : « le danger viendra de là où Atanga Nji s’attend le moins. Le 22 septembre c’est le déclenchement de la révolte de 99% d’opprimés contre 1% de pilleurs et d’oppresseurs. Le sort de la dictature est scellé ! » a réagi l’ancien militant du RDPC. L’homme politique invite le peuple camerounais à ne pas se laisser intimider par les folies de son bourreau. Lesquelles sont dues au fait qu’il a finalement pris conscience que le pouvoir, le vrai pouvoir ne lui appartient pas.
« Il panique et l’écho pleurnichard de ses criailleries ne doit pas freiner l’élan qui est celui du peuple. Le moment est si propice que ce serait un péché capital de donner du répit à cette dictature affolée. J’en appelle à la rage de se libérer », a affirmé Albert Dzongang. Selon Maurice Kamto, l’initiateur de ces rassemblements, ces derniers se veulent « pacifiques » et visent le départ du Président Paul Biya.
Riposte du gouvernement
Les manifestations d’appel au départ de Paul Biya, ne laissent point de répit au Pr Jacques Fame Ndongo qui multiplie les sorties épistolaires pour démontrer l’illégalité de ces marches et sensibiliser les Camerounais. «Dans les facultés de droit et les instituts de sciences politiques du monde, ils enseignent les fondements de démocratie : « nul ne peut accéder au pouvoir pacifiquement sans passer par les urnes ». Mais pour assouvir leurs ambitions, ils bafouent allègrement ce principe», indique-il dans une nouvelle production rendue publique dimanche.
«Ils demandent aux populations de descendre dans la rue le 22 septembre 2020, pour exiger le départ précipité et anti-démocratique du président de la République démocratiquement élu par le peuple camerounais libre, souverain et seul maître de son destin», poursuit le ministre de l’Enseignement supérieur. Selon le secrétaire à la Communication du parti au pouvoir le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), tout le monde doit vaquer normalement à ses occupations le 22 septembre 2020 pour « construire » et non « détruire le Cameroun ».
Au Parti de l’Alliance libérale de Célestin Bedzigui « ces manifestations dans leur esprit et leur forme ne sauraient prospérer dans une République comme celle du Cameroun qui ne peut laisser aucune fissure permettant le développement d’une culture d’insurrection. Appeler à tels actes révèle un cynisme et un refus absolus de prendre en compte l’intérêt des Camerounais, un moment où les familles se préoccupent de préparer le retour à l’école de leurs enfants et où la classe politique responsable est attelée à préparer une échéance électorale capitale qui est un aboutissement de la décentralisation.
Le régime et ses alliés sont tellement corrompus et ont peur d’une certaine droiture au Cameroun. Si vous prétendez être populaire comme vous le dites pourquoi refuser à tout pris un code électoral consensuel, comme ce que propose la société civile (Mme Ngo Mbe) qui n’est ni de votre côté , ni du côté de l’opération ?