Baptisée « Road-block », cette opération ne laisse passer aucun taxi sans le passer en peigne fin. Les propriétaires doivent se garer sur le côté et ouvrir leur coffre.
Traquer des taxis accusés d’enlever, de violenter et de rançonner des passagères sans défense. Tel est l’objectif des barrages policiers nocturnes qui ont refait surface à Kinshasa, rapporte l’AFP.
Dans la nuit, dans la capitale de la République démocratique du Congo(RDC), les policiers causent avec leurs check-points des embouteillages. Baptisée « Road-block », cette opération laisse passer les véhicules ordinaires. Par contre, elle stoppe les taxis, sommés de se garer sur le côté et d’ouvrir leur coffre.
Des pseudo-taximen
Les ravisseurs déguisés en chauffeur opèrent avec leurs complices, parfois des faux passagers. Ce mode d’enlèvement, qui s’était estompé, a récemment pris de l’ampleur, d’après peur ancienne à Kinshasa.
« Avant, il y avait enlèvement simple, on dépouillait la victime puis on l’abandonnait. Mais cette fois-ci, ils commencent à demander une rançon à la famille », a indiqué le colonel Miguel Bagaya. C’est le chef des opérations de la police nationale.
L’opération a permis de diminuer les cas d’enlèvements, de 7 à 8 par jour à un seul. Voire aucun, selon le colonel Miguel Bagaya. Des chiffres qu’il n’était pas possible de vérifier de manière indépendante.
Des barrages routiers
Un collectif féministe JeDénonce avait fustigé « les enlèvements de femmes, de jeunes filles et de jeunes garçons ». Il avait tenté d’organiser une marche qui a tourné court le 12 septembre. « Nous nous sommes engagées pour que ce qui nous est arrivé ne puisse pas arriver aux autres », assure une militante, Brigitte Sharadi.
Il y a deux ans, la police avait déjà sommé les chauffeurs de taxis de repeindre leurs voitures en jaune pour les distinguer dans le flot du trafic routier. Les barrages routiers apparaissent en général en période de tensions politiques, comme à la veille des élections de décembre 2018.
Rappelons-nous qu’au début de la pandémie de Covid-19, la commune résidentielle de la Gombe a été isolée du reste de la ville. Des check-points filtraient les entrées et les sorties.